Bonjour à toutes et tous,
Petit récit de la remise en route d'un boîtier R4.
Tous les leicaïstes connaissent les débats sans fin sur la réputation de ce boîtier, certains le considérant comme définitivement peu fiable, d'autres lui reconnaissant de grandes qualités. Il faudrait d'abord préciser de quel appareil on parle. En effet, il n'y a pas un R4 mais plusieurs. Le premier, appelé R4 Mot Electronic était équipé d'un système électronique, le MK-4, ayant posé de nombreux problèmes du fait de sa complexité pour gérer les cinq programmes. Le fabriquant a été contraint de faire évoluer le R4 tout au long de sa période de commercialisation, ce qui a provoqué énormément de confusion et de malentendus. Dès 1982 pourtant, le R4 est équipé d'une électronique qui n'a plus rien à voir avec la première : la RD-S, la même que sur les boîtiers R4s et R4s2 réputés, eux, pour leur fiabilité. En fait, ces derniers ne sont rien d'autre que des R4 bridés, un dispositif mécanique empêchant que l'on active les modes "P" et "T", pourtant bien présents. On ne faisait pas trop de publicité sur ce bridage car le fabriquant se trouvait dans une situation un peu compliquée : vendre un nouveau boîtier dont la fabrication coûtait autant que l'ancien, mais avec moins de fonctionnalités. Le proposer logiquement à un prix moindre obligeait de faire des économies quelque part. Je ne m’explique la disparition de l’affichage des vitesses en mode manuel du R4s que par cette raison. Seulement, face aux critiques, ce dispositif a été rétabli sur la petite série de 5000 exemplaires du R4s2, appareil transitoire vers le R5.
Bref, pour savoir à quel R4 on a affaire, il faut juste disposer d'un petit tournevis cruciforme et retirer la semelle.
Si l'on voit ça :
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C'est très bon. Cela signifie que le boîtier est équipé de l’électronique RD-S. Elle se caractérise par le fait de disposer de six potentiomètres de réglage et d'une carte au-dessus du pentaprisme très simplifiée avec des composants très différents des versions MK-4 et MK-9.
N'importe quel R4 peut être équipé de l’électronique RD-S, car des modèles fabriqués avant 1982 ont pu en être dotés dans le cadre d'une réparation (ce qui, hors garantie, devait coûter très cher au propriétaire !). Ce qui est sûr en revanche, c'est que tous ceux fabriqués à partir de 1982 et du numéro de série 1600000 sont RD-S
Toutes ces informations proviennent du Test Phot Argus consacré au R4s et de mes observations personnelles.
Voici dans quel état j'ai trouvé le mien :
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Une quantité incroyable de poussière s'était accumulée à l'intérieur, ce qui provoquait des dysfonctionnements mécaniques et électroniques, notamment à cause de l'encrassement du système d'armement.
Les mousses d'étanchéité avaient séché ou s'étaient totalement désagrégées comme celle de la fenêtre de visualisation de la bobine film, remplacée par du scotch noir.
En revanche, d'autres indices étaient nettement encourageants, comme en témoignent les images suivantes :
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Un examen visuel sommaire montrait que les circuits étaient en parfait état : aucune trace d'oxydation, de coulures, de chauffe. Par ailleurs, les bossages anti-abrasion étaient quasi-intacts (donc, un appareil peu porté), la platine porte-baïonnette sans usure (peu de manœuvres de montage et démontage d'objectifs) et enfin, l'axe d'entraînement motorisé sans aucune trace d'usure (boîtier jamais motorisé). Les lamelles de l'obturateur étaient propres et sans traces. Le boîtier déclenchait sans piles au 100e et en pose B.
Après un dépoussiérage et un nettoyage soigneux des contacteurs, pistes graphitées, peignes et pièces diverses, le tout a commencé à ressembler à ça :
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Pour finir une très légère lubrification des biellettes de transmission d'armement, la restauration des mousses, un peu de bombe contact sur les pistes-contact, et pour fignoler le re-blanchiment des lettrages,
Tout marche, mesures, vitesses, affichages sous tous les modes, alertes diverses, mémorisation de la mesure, retardateur, etc.
Un R4 qui fonctionne bien, c'est un vrai bonheur !
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