Bonjour,
fort de vos conseils, j'ai passé la journée de samedi à m'équiper. Mais ça n'a pas commencé facilement.
J'ai tout d'abord repéré des boitiers susceptibles de m'intéresser à la Maison du Leica. Mal m'en a pris : le vendeur, me prenant tout de suite de haut, ne m'a mis qu'à regret entre les main un seul des boitiers que je désirais voir. Puis, il s'est mis à m'enfumer avec l'Histoire (avec un grand H) du Leica en me montrant bien que je n'étais qu'un pauvre ignorant indigne de pénétrer dans la vénérable institution. Détail rigolo, il me parlait comme à un demeuré et en considérant d'autorité que je ne connaissais de la photo que l'option pict-bridge du premier compact numérique venu.
J'ai bien compris que j'avais commis une grossièreté en poussant la porte ; un peu comme si j'avais posé un étron au milieu d'une boutique de la place Vendôme.
Ne m'écoutant pas et ne me laissant finir aucune de mes phrases, il n'a rien compris à ce que je voulais et a systématiquement répondu à côté de mes questions (que je n'avais pas le temps de poser...). Je ne sais pas s'il s'en est aperçu, mais il a fait fuir une personne qui nous regardait effarée.
Pour finir, il m'a assuré que rien ici ne me convenait et que je devais attendre alors que je n'avais pas eu le temps d'ouvrir la bouche (en gros, j'ai compris que ça voulait dire : "toi coco, t'as pas le standing de la maison alors casse-toi"), puis il s'est précipité vers un autre client en me tournant ostensiblement le dos.
De mon côté, j'avais très envie de lui coller ma carte de presse sous le nez, de lui dire que ça fait 12 ans que je fais de la photo, dont 8 ans en pro, de lui expliquer que j'avais eu Marc Bruhat comme maitre tireur pendant trois ans de formation continue à l'école photo, et qu'on pouvait comparer nos productions respectives si ça le tentait. Mais mon éducation m'interdit de commettre ces écarts de conduite, surtout en public, et quand bien même aurais-je essayé de le faire, je n'aurais pas aligné trois mots sans me faire couper la parole.
D'un autre côté, quand je me suis renseigné auprès des collègues de la rédaction, on m'a prévenu qu'il valait mieux éviter la "Maison du mépris". Je n'ai pas écouté. C'est donc un peu ma faute.
Bref, à la sortie du magasin, j'ai flâné sur le boulevard en jurant que je ne lâcherai jamais un centime à un individu qui ne juge la qualité d'une relation avec le client qu'à l'aune de ce qu'il parait posséder sur son compte en banque jusqu'à ce que j'aperçoive un M6 dans une vitrine du boulevard des filles du calvaire. Je pousse la porte. Le vendeur est super sympa. On discute. Le M6 est moins cher, plus récent et en meilleur état (nickel oserais-je dire) que ceux de la boutique précitée. Affaire conclue. Je suis revenu le soir même acheter le 50 mm avec lequel il m'avait fait une démo.
Malgré ces péripéties, je suis maintenant l'heureux possesseur d'un Leica M6 et d'un 2/50 mm. Je vais maintenant m'atteler à compléter cet équipement avec un 2/35mm, objectif dont il existe tellement de versions que je vais prendre le temps de me pencher sur la question