Nouveau boîtier M

Blowupster
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Est-ce que face de book n'est pas une solution moderne ?
Invité
je suis un peu plus pessimiste, je ne crois pas que les outils de communication vont colmater les brèches et rapprocher les gens, je n’y ai jamais cru (même avec la télé ou le téléphone), les télécommunications laissent au placard pas mal de choses dans une communication directe, la présence, tous les accidents possibles (comme le malentendu), la mauvaise haleine, les gestes, etc, la liste est longue

les outils modernes de communication ne sont pas faits pour finir par voir les gens mais en fait pour ne pas les voir en vrai, les écrans protègent (en même temps qu’on y projette quelque chose)… Benjamin dans son beau texte sur l’image photo (et Benjamin aimait la photo) décelait déjà le fait que la photo avait abouti un processus historique de crise de la présence (présence de l’objet, présence humaine), il appelait ça déauratisation (je vais vite), en fait pour Benjamin il y avait de l‘aura encore dans les premières photo, je comprends tout à fait ce point de vue car j’ai ressenti ça devant des images anciennes et de manière hallucinante presque devant des daguerréotypes (en fait en matière de finesse de rendu, on n’a jamais fait mieux, l’image sur une plaque de métal polie, comment voulez-vous faire plus fin… ?)
c’est la reproduction qui assassine la présence, en fait à force de reproduire on tue, du moins, on vide de sa réalité (comme dans le travail de Warhol), je me suis aperçu de quelque chose l’hiver dernier alors que je faisais des photos de Malmö, que je trouvais qu’une rue vide était plus présente (et même avec une sorte d’excès de présence) qu’une rue dans laquelle passerait un cycliste ou un passant (et j’attendrais qu’il soit au bon endroit pour déclencher à la Cartier-Bresson), la réalité c’est que les rues sont vides, à Paris, à Malmö comme à Nice, elles le sont plus qu’à l’époque de Baudelaire par exemple où on venait se promener sur les grands boulevards, la sphère publique s’est affaissée même si on cherche avec face book à panser les blessures, je trouve la rue vide, la voiture garée, la poubelle, le panneau de signalisation plus réels qu’un être humain

au sujet de Fountain de Duchamp: qu’il y ait une dimension facétieuse dans Fountain, je ne le nie pas.
Mais une image peut être une plaisanterie et une plaisanterie peut être une image.
En tous les cas, Fountain est une œuvre d’art, c’est même pour certains une des œuvres majeures du 20ème siècle.
Si tu entends que Fountain est une plaisanterie au sens de quelque chose qui n’est pas digne d’intérêt, une blague potache, je ne suis pas d’accord, énormément d’œuvres du 20ème siècle font référence à Fountain et de manière générale à l’œuvre de Duchamp (mais on peut soutenir que l’art est depuis longtemps certes une plaisanterie qui commence à devenir un peu longuette).

Si blague potache il y a Fountain n’en est pas moins un travail, une stratégie très réfléchie, qui court sur un certain temps, Duchamp a l’époque faisait à New-York partie du comité du Salon des Indépendants qui avait pour principe de ne refuser aucune œuvre, il est donc allé dans un grand magasin new-yorkais, les établissement Mott a acheté une pissotière, l’a daté et signé R.Mutt (un certain Richard Mutt) a amené l’œuvre au salon des indépendants, là scandale, l’œuvre est refusée, Duchamp crée alors un mini scandale en disant une œuvre a été refusée dans un fanzine artiste de l’époque, le scandale fait la une du fanzine illustrée d’une photographie de Fountain, une photo très auratisante prise par Alfred Stieglietz, grand photographe de l’époque qui prenait Fountain pour une sculpture, ensuite Fountain disparait (les exemplaires qu’on voit dans les musées aujourd’hui soient des copies ou plutôt d’autres mêmes chiottes achetés), l’œuvre est soi-disant achetée à un prix faramineux par le milliardaire Arensberg ami et collectionneur d’avant-garde et de Duchamp, Duchamp réussit son coup, on considère que Fountain est l’œuvre la plus commentée de l’histoire du vingtième siècle, elle continue à agacer ou intéresser. Le lien entre le ready-made (dont Fountain est un exemple) et la photographie est évident, Duchamp considère la photo comme une image machinique, sans artiste et qui finira par n’avoir un jour aucun intérêt esthétique (on y est aujourd’hui où l’image photo n’est presque plus regardée), pour le ready-made d’ailleurs Duchamp parle de beauté d’indifférence, Fountain aurait pu être autre chose (encore que la symbolique du chiotte puisse d’une certaine manière infirmer cette idée), Fountain préfigure l’art conceptuel (et l’art performance) où la manigance autour de l’œuvre et sa documentation -souvent photographique- tiennent lieu d’œuvre (l’œuvre n’est plus un stimulus visuel ou esthétique mais une idée). Il est dit par certains que tout l’art du vingtième siècle est une réaction à l’invention de la photo, la peinture se positionne par rapport à la photo (par exemple lorsqu’elle devient abstraite laissant la figuration à la photo), et peut-être même la photo souvent prise comme ready-made (certains photographes peuvent s’offusquer que l’on considère leurs images comme des ready-made mais enfin…).

On peut si l’on veut tenter de se réfugier dans des positions esthétiques (de la valeur travail, du talent, du beau, etc), la photo a mis à mal ces catégories, qu’on le veuille ou non, pour faire de la photo un art à part entière, on est obligé d’oublier ou de feindre de le faire tout l’art et l’esthétique antérieurs, cf les textes polémiques sur le début de la photo dont j’ai parlés je crois…
En même temps la photo est certes devenu un art (si un chiotte est une œuvre, pourquoi pas une image photo peut on se dire).
La symbolique du chiotte m’intéresse ces derniers temps de manière un peu plus directe, je me suis demandé si Duchamp ne cherchait pas à dire qu’un jour (qu’il prévoyait), toutes les images (photos et autres) seraient en grande partie des images de m… (on y est)

Quand il s’exprime dans ces textes théoriques (eux très facétieux parfois), Duchamp dit qu’un readymade ne se regarde pas, on s’en fout (comme de la majorité des photos aujourd’hui non ? mais aussi de l’art contemporain qui on a pu le noter est devenu un art sans public qui n’intéresse personne), Duchamp est l’artiste le plus agaçant de son époque et des époques qui ont suivi, une sorte de poil à gratter (encore une fois il y a certes une dimension blague stupide j’en conviens), certains continuent à dire que ce qu’il faisait c’était de la plaisanterie (peut-être une peur de tirer des conclusions de ce qu’il faisait) ou d’en faire le pivot central de tout l’art (photo comprise) de l’art contemporain du moins. C’est à vous de voir. Bien entendu on peut considérer que l’art était mort et que… eh bien que quoi, qu’il fallait arrêter d’en faire ? si tel est le cas, je ne suis pas d’accord, je crois que l’étymologie du mot art c’est ars, la manière (ça mériterait d’être vérifié) et bien je crois que je me revendique (pour ne pas dire me réfugie) dans cette étymologie, je garde un œil attentif sur ce qui se passe aujourd’hui, les apéros géants de face book, ou ces emails que je reçois régulièrement dans ma boite qui me proposent de rencontrer une femme russe, on clique sur le lien et là on tombe sur une grille de portraits de jolies bimbos, ça me fait penser qu’on choisit une fille comme on choisit une pizza et ça me fait froid dans le dos car j’y vois un mépris de la figure humaine, une fille n’étant pas une pizza pour moi et je sais, je sais bien qu’il y a des voyous aujourd’hui, des cyniques, des malsains, des gens qui considèrent que les filles c’est des pizzas et qui font du pognon là-dessus (outre qu’ils font un business malsain sur la solitude humaine), le système se réfugie derrière le pseudo-principe que les gens sont responsables, adultes et que c’est à eux de voir si les filles sont des pizzas. Je ne fais pas de critique du capitalisme postindustriel de services (que moi j’appelle de sévices) comme je l’ai dit mais je sais qu’à l’origine, le capitalisme a une base protestante et éthique, les premiers capitalistes ne savaient pas qu’un jour un patron partirait à la retraite avec 15000 fois ou plus le salaire d’un ouvrier, cette situation est malsaine, ça crée des tensions, ça broie des vies, ça crée de l’exclusion, alors… les filles sont des pizzas, peut-être pour certains, pas pour moi, ma femme n’est pas une pizza et je ne l’ai pas choisie sur une carte qui ressemble à une menu de mauvais restaurant. Pour la photo c’est pareil, cynisme ambiant, il n’est plus possible de faire des photos, ça n’intéresse plus personne, le regard est gavé et indifférent, eh bien je m’en fous, je suis peut-être désespéré (et on peut créer de belles œuvres avec le désespoir), ce qui compte c’est de ne pas être dépressif, c'est-à-dire de trouver encore et encore la force, l’énergie, la motivation, l’amour pour sortir faire des images, même si elles n’intéresseront pas les hommes à femmes-pizza, je m’en fiche, si demain on me dit 99,9% de la population mondiale mange des hamburgers, je vais continuer à acheter mon poisson au marché et à le préparer avec des épices (quand je faisais du labo photo, à une époque où il commençait à disparaitre, je me suis dit que j’avais le même rapport au labo photo qu’à la cuisine).

Comme je le disais j’ai fini de comprendre ce qu’était l’argentique en faisant du numérique, j’ai compris que ce qui m’intéressait dans l’argentique c’était la lumière, j’ai une histoire privée et intime avec la lumière, je croyais photographier des choses et je me suis aperçu que je photographiais des phénomènes lumineux et que c’est la lumière brute que j’aimais (et la lumière ambrée du labo), pour le numérique j’ai compris ce qui m’intéressait, c’est la marche, mes longues heures de marche, mes dérives dans des endroits un peu oubliés par les appareils photo qui se précipitent sur les centre-ville repeints et touristiques, la marche, l’errance, la flânerie sans but, la dérive légère. Je fais ça à Nice comme à Malmö et c’est ce que j’aime. Pourquoi le numérique et la marche, eh bien j’ai un semblant de réponse, peut-être que devant mon ordinateur à traiter mes images je me sens privé de mon corps alors j’ai besoin de le libérer dans la marche, et cette marche photographique qui est une sorte de danse ou de chasse, où on traverse, revient sur ses pas, à l’affût. (il y a bien entendu d’autres motivations qui expliquent ce que je photographie aujourd’hui)
C’est peut-être tout ce que j’ai trouvé pour continuer à avoir envie de photographier (mais j’ai d’autres activités) et… eh bien je suis tombé un jour sur un texte parlant de la naissance du Leica, Oscar Barnack aimait la photographie et la marche en montagne, à l’époque il fallait des reins solides et de la motivation pour monter une chambre sur une montagne, de là lui est venue l’idée du Leica, je vais créer un appareil pour les marcheurs il s’est dit. Et donc des Leica j’en ai deux et bientôt trois, j’ai commandé le M6 Hello Kitty.
Ledok
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Bretagne
Je prends vraiment plaisir à te lire et je te dédie cette photo de Bretagne que tu sembles ne pas trop connaitre http://www.summilux.net/cliches/2010/8/2010_8_21_4980_00005.jpg je trouve qu'elle va bien avec tes propos :wink:

J'ai eu aussi l'envie de revenir à l'argentique et maintenant un M6 qui ne me quitte plus, je retourne de ce pas finir le lavage d'une TRI-X dans la salle de bains où les effluves du fixateur me rappelle la magie du labo :)
C'est toujours à l'imparfait de l'objectif que tu conjugues le verbe photographier.
Summicron2
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Europe
citation :
Je prends vraiment plaisir à te lire


:lol: :lol: :lol:

(J'ai pas lu, c'est trop long... :roll: )

Mais j'ai noté que l'art contemporain n'aurait pas de public..Je vous dirai ça demain, car je vais voir une expo du FRAC de ma région....
Invité
merci pour cette image
elle m'intéresse
je ne connais pas très bien la Bretagne c'est vrai, mais comme je sais que je vais l'aimer -eh ben c'est un peu comme on dit Je garde le meilleur pour la fin- non, je vais y aller bien avant la fin, probablement dans très peu de temps car aller en Bretagne est le rêve de ma femme et sur la porte d'entrée à Malmö il y a une carte illustrée de tous les ports de Bretagne!
je ne connais de la Bretagne que Saint-Malo, Dinard, la côte jusqu'au Cap Frehel, je me souviens de très beaux endroit étranges, Saint-Lunaire, Saint-Cast le Guildo et je crois qu'il y un endroit qui pourrait m'intéresser pour la photo c'est les sables d'Or (je crois), on m'avait expliqué que c'était une station balnéaire qui n'avait jamais trop marché commercialement (ça, ça me plait beaucoup)
je ne connais donc pas la Bretagne la plus 'bretonne' (celle où peut-être on parlerait encore le breton), je connais Rennes aussi (et là j'ai dit un soir Kenavo à qqn dans un bar -le seul mot de breton que je connaisse- et je me suis fait recevoir comme il faut... ICI on parle le français), je crois que je vais adorer Brest (dans les villes) et sinon beaucoup de gens m'ont dit d'aller à Brehat (mais je suis aussi en contact avec un Breton du forum qui m'a donné pas mal de tuyaux)

nous finirons tous en Bretagne, en Ecosse, en Irlande ou aux iles Shetland (un endroit que j'adore) à faire de l'argentique dans des barraques en bois avec des labos de fortune, je l'ai dit il y a longtemps à un ami, les ordinateurs, on s'en lassera, les outils doivent être à l'image du corps, taillés pour lui, les ordinateurs emprisonnent je crois (et je ne suis pas loin de penser qu'ils empoisonnent à peu près tout) dit un garçon sur un forum Internet, un garçon qui vient de s'acheter un M8, ah ah, et oui, bon, il faut peut-être être un peu contradictoire, c'est humain
Nikoviet
    impressionnant!
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Blois
J'avais plus lu cette rubrique du forum depuis des mois. Je suis impressionné par la publication de cet invité. Bon rapidement après une lecture diagonale.
Les appareils photographiques sont devenus noirs pendant la guerre du Vietnam à la demande de photographe-reporters qui en avaient marre d'être la cible des snipers de tous bords (cf Requiem). C'est Nikon qui fît les premiers modèles de F en noir, d'où la connotation dite "professionnelle" de cette couleur pour boitier. Maintenant la donne a légèrement changé puisque les guerres sont désormais privatisées comme toutes choses sur cette terre mère nourricière. Ils peuvent y aller en rose fluo s'ils le désirent puisqu'ils sont ,de toutes manière, embarqués au plus près de leurs commandeurs à de très rares exceptions près, bien entendu.
Et sinon, je n'aurais jamais penser lire des références à René Guénon (Cheikh 'Abd al-Wahid Yahya) sur un fil dédié aux boitiers M hello Kitty ou voir un M9 posé sur le brillant Blanqui"Ni Dieu Ni Maitre":Excellentissime tout ça par ici.
Merci pour ces échanges.
"Il y a tant d’aurores qui n’ont pas encore lui." Rig Véda
Pythéas
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Depuis le 12 déc 2005
PACA
citation :
Le port de commerce de Bret, image de la France, je ne connais pas mais pourquoi pas ? je suis sûr que le port de commerce de Brest est plus VRAI que la Promenade des Anglais sur laquelle viennent s’entasser des abrutis par charters entiers, je préfère les biscuits secs aux gros gâteaux avec de la crème chantilly, je suis sûr que j’aimerais (et photographierais) le port de Brest, je connais mal la Bretagne, mais pour la Normandie par exemple, je préfère mille fois Le Havre à Honfleur, si vous voyez ce que je veux dire. Et il faut aller où pour voir la France ?

Nous avons vécu quelques années à Brest d'où nous sommes partis quelques mois après "Brest 92". C'est une ville en grande partie reconstruite au carré et d'abord assez froid, mais très attachante. Les habitants sont francs du collier et extrêmement sociables. Se lier d'amitié est assez aisé et nous avons très vite fréquenté nos voisins avec lesquels nous avons plusieurs fois réveillonné. Les environs sont superbes (la pointe St Mathieu et le goulet de Brest, le phare de l'île vierge et la fabuleuse route qui longe la cote, Camaret et la presqu'ile de Crozon, etc. etc.). Les coquillages, crustacés et poissons méritent à eux seuls le détour par leur fraicheur... et la quantité servie et le prix (à l'époque : 10 F une belle araignée de mer). Le port constituait mon terrain de footing avec un voisin, dans le prolongement d'Océanopolis. La petite brise y était très vivifiante. Avaler une demi-douzaine d'huitres sur le port avec un verre de vin blanc : un moment de grâce. Bref, j'ai beaucoup voyagé aux quatre coins de l'hexagone mais aussi en Orient, extrême orient et dans une grande partie du Pacifique sud. Mon séjour à Brest reste un de mes meilleurs souvenirs (avec le Vanuatu).
J'ajoute que si je n'ai jamais eu réellement chaud à Brest (il faut dire que j'arrivais de Nouméa), je n'y ai jamais eu froid non plus. J'ai trouvé le temps assez agréable : rarement une journée sans une petite ondée le matin (en général) et sans un moment de soleil (l'après-midi), contrairement à la région de Saint Brieuc (Côtes d'Armor) où le crachin peut durer plusieurs jours.
J'encourage les Summiluxiens à passer au minimum 4-5 jours dans le nord Finistère (presqu'île de Crozon incluse), puis de nouveau 3-4 jours dans le sud Finistère. Ouessant est une merveille qui ne laisse pas de marbre. Y déguster le mouton cuit sous la tourbe et y acheter un pot du vrai miel de l'abeille noire de Ouessant : sublime.
A noter que je suis pas breton.
A la promenade des Anglais, on regarde. On n'en profite pas.
Invité
Bon là, un grand merci à nikoviet qui fait avancer le débat en nous apprenant pourquoi les appareils étaient devenus noirs, peut-être certains le savaient, pas moi, je ne savais pas, ce qui ne m’a pas empêché d’engouffrer mon ignorance dans une interprétation (les appareils noirs portent le deuil de la photo), en outre ça explique pourquoi je sers souvent de cible pour les snippers cachés dans les rues de Nice et de Malmö, oui, ils veulent notre peau mais ils ne nous auront pas. Je vois le photographe de demain comme… eh ben tiens je vous le dirai demain, là je vais me coucher…
Richard
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Vieux briscard
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Depuis le 27 mai 2003
bigoudénie en Pen ar Bed (29120)
citation :
sur la porte d'entrée à Malmö il y a une carte illustrée de tous les ports de Bretagne!


j'espère qu'elle n'a pas oublié de cocher les ports du pays bigouden...
"c'est avec le coeur que l'on fait des photos"
"la photo c'est le regard"
Willy Ronis

http://www.summilux.net/r_system/fondsRV.htm

http://www.summilux.net/expos/voir.php?auteur=19&page=2
Nikoviet
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Depuis le 7 juin 2008
Blois
Effectivement ton interprétation est très bonne, au su du nombre de vie qu'eut à payer cette profession pour l'exercer au cours des guerres du Vietnam, Laos et Cambodge. Bientôt les photographes seront des drones furtifs avec des capteurs exceptionnellllllllles, ne nous inquiétons plus pour l'avenir et donc pour la vie, de nos professionnels (militaires, journalistes)! Inquiétons-nous plutôt de celles des civils littéralement pris en otage et qui en payent le prix fort!!
Engouffrer ses ignorances dans des interprétations, c'est ce que recommande quelque part Friedrich Nietzsche lorsqu'il dit; où que tu sois creuse profond. Et ce avec un boitier rose ou noir et aussi bien dans les rues dangereuses de la ville du très catholique Estrosi ou bien de cette ville plus au nord peuplées de très froids Vikings protestants :lol:
"Il y a tant d’aurores qui n’ont pas encore lui." Rig Véda
Invité
oui, bon les Vikings depuis qu'ils n'attaquent plus, ce n'est plus ce que c'était...
il est catholique Estrosi? je ne savais pas
charley
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Paris
paga a écrit :
beveziers a écrit :
citation :

En plus pour une critique du capitalisme, je suis aussi super mal placé par le fait qu’à chaque fois que j’ai discuté avec des communistes, je les ai tout de suite prévenus en leur disant Je n’ai pas d’idées politiques et que assez rapidement voyant que je n’étais pas communiste, ils m’ont appris que j’étais en fait de droite (mais ça ça les concerne eux surtout je crois, quand vous n’êtes pas chez eux, vous êtes contre eux, vieil adage christique je crois).


:D :D :D

Ca va intéresser un autre summiluxien ça ... :D :D :D


Quelques remarques très intéressantes en effet :mrgreen:


:D Ils sont forts ces summiluxiens !
"A picture is what it is" - William Eggleston
yvesglo
    Leica M
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Charleroi-Belgique
Salut à tous les gloseurs,
Le hazard me fait passer sur ce fil. Il me semble techniquement "décalé" mais parler de Leica M n'est-ce pas déjà le cas.
Je viens de revendre mon M8. J'ai passé ma (déjà longue) vie de photographe à me promener en essayant de comprendre ma civilisation à travers la société où j'évoluais. Etudiant peu fortuné, je suis passé par du matériel d'occase, du M3 au Nikon FM2 en passant par le F. Je me suis débarrassé du M3 car la focale 50mm était trop longue pour moi. Je n'ai jamais pu me payer un autre Leica avant 2007 (et un héritage): Mon choix s'est porté sur un M8 que j'ai attendu avec impatience. Il me plaisait beaucoup à l'époque mais je me sentais très limité par la sensibilité: je travaille (pour mon "oeuvre" perso) en available-light, souvent dans des lumières tristes (Nord), sans contraste ou à la lumière des éclairages artificiels "naturels".De plus, comme j'aime photographier les gens en situation à leur insus (c'est actuellement interdit par nos sociétés bien-pensantes), je porte l'appareil au cou et je cadre à l'oeil, à l'estime. Ma maîtrise technique me permet d'avoir relativement peu de déchets.
J'en reviens aux M: j'ai toujours travaillé à 1600 asa (Iso pour les jeunes) sur du TriX (à 800 ou 1600) puis sur du Recording (à 1600 ou 3200); le M8 ne me permettait pas de travailler vraiment correctement et j'attendais le M9 ... test et déception pour mes attentes.
Revente du M8 et certains objectifs ... repassage au Nikon grâce au D3 j'y retrouve mes marques (aussi avec mes anciennes optiques conservées depuis le début des années 70 ...). Après tests dans les mêmes conditions de lumière, le D3 fait aussi bien à 25000 iso que le M8 à 2500 ... Mon D3 est toujours sur 1600 par défaut. Le miracle des raccourcis boîtier me permet d'adapter rapidement la sensibilité suivant les besoins, sans crainte. Maintenant pour la discrétion ...
J'attends donc un petit boîtier complémentaire pour gagner en discrétion. J'ai conservé mes meilleures optiques Leica M et Nikon en espérant que l'un ou l'autre sortiront un boîtier sans prisme, au bruit mécanique discret, à haute sensibilité et vidéo HD: "LE" M du futur.
Actuellement, je suis obligé d'attendre que ma femme m'accompagne pour réaliser des photos dans les lieux fréquentés: ça fait plus touriste, donc innocent de tout jugement critique ou autre.
Invité
Il se trouve que je vois à quoi ressemble le D3 parce que je l’ai vu dans une vitrine attiré par son prix… la question de la discrétion, oui en effet… mais je trouve très jolie l’idée de se faire accompagner par sa femme pour jouer au touriste, ça me plait beaucoup. Je pourrais pour les photos que je fais en ce moment avoir un D3, personne n’y verrait la différence puisque j’erre dans des zones sans âme qui vive. Ma femme a fait un boulot photo récemment, son matériel était des Nikon D2, elle m’a dit Tu veux l’essayer ? et quand j’ai pris le gros gâteau, et que j’ai vu son dos sympathique comme une porte de prison, je l’ai reposé tout de suite, intimidé. Maintenant, je veux bien croire que le D3 est plus performant en haute sensibilité, de même qu’il offre des cadrages plus précis (point qui peut m’importer et de ce côté-là je trouve le M8 imprévisible et parfois franchement agaçant), le M8 est peut-être un appareil pas compétitif, je le vois comme ça, pour adaptes convaincus d’avance, au prix irrationnel (lorsqu’il est sorti) et auquel il faut se faire car il est capricieux, pour beaucoup je pense que c’est un mauvais appareil tout simplement, qui n’offre pas ce qu’il coûte (mais je m’arrête là dans mes critiques car si je revends un jour mon M8, ça risque de se faire sur le forum, il faut donc que je trouve un gogo à qui faire croire Le M8 c’est de la bombe mon frère) . Je ne suis pas là pour faire de la Leica-idolâtrie, comme vous pouvez voir, je ne donne pas cher de la peau de Leica dans les prochaines années. Maintenant il y a la question des optiques, et là Leica se situe quelque part en dehors de toute compétition, le premier objectif que j’ai monté sur le M8 c’était un Summaron 35mm 2.8, j’ai fait une photo couleur de la maison en face de chez moi, j’ai regardé le résultat et je me suis dit Ok, là on n’est pas chez Nikon ni Canon, on est chez Leica, c'est-à-dire un groupe de joyeux zinzins qui sortent des appareils sur lesquels on peut monter des objectifs qui ont plusieurs décennies, ça peut être un plus pour Leica (en ce moment, j’utilise en noir et blanc mon Summicron 40, je suis tout à fait satisfait, les photos qu’on obtient à 2, je me demande si on peut obtenir ça avec Nikon, peut-être avec les focales fixes… mais qui sont aussi chères que les Leica non ?), ça peut justifier l’achat d’un numérique Leica même si beaucoup préféreront monter dessus un asphérique dernière génération.

Leica pour survivre a dû tenir compte des réalités du marché, mais sans vendre complètement son âme, c'est-à-dire qu’ils ne nous ont pas changé la baïonnette M pour nous vendre de l’autofocus, j’aurais peut-être opté pour autre chose, que Leica se muséifie peut-être, qu’ils nous disent Le numérique, c’est plus de la photo, on sort du jeu, vous ferez sans nous, nous on assure la maintenance de tous vos modèles argentiques, vous pouvez compter sur nous mais n’attendez pas un M numérique, ou alors, solution abracadabrante peut-être techniquement, j’aurais été monsieur Leica, j’aurais proposé moyennant retour atelier la possibilité de transformer un M3 en numérique. Ça ça m’aurait plu. Je me serais dit Ils sont fous. Ce qui n’est pas commun chez les industriels.

Maintenant pour revenir à la question de la discrétion, je me suis posé la question suivante : Nikon avec leurs gros bazars, est-ce qu’ils n’en rajoutent pas un peu ? est-ce qu’on ne peut pas sortir un appareil techniquement top mais avec une taille raisonnable, qui vise à une certaine discrétion, un peu comme certains compacts, j’ai vu des compacts Olympus qui se déclinent en plusieurs couleurs, ils m’ont fait penser à des appareils pour sac à main de dames, il en existe un couleur nacré, très joli, vous sortez ça à l’heure du thé et vous photographiez toutes les vieilles dames autour de vous sans qu’elles remarquent quoi que ce soit. Il est bien évident que l’appareil noir et le moins discret des appareils aujourd’hui, c’est l’appareil de celui qui vend ses images, ou qui veut se faire passer pour tel, le pro, CQFD, le M6 Hello Kitty est plus discret que la version noire.

HELLO KITTY!

yvesglo
    Leica M
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Régulier
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Ouais Nico, Le D3 est une grosse machine mais surtout avec les zoom AFS; perso, j'utilise soit un vieux 28mm 3,5 Ai (par mes soins) soit un minuscule 35-70 3,3/4,5 soit, et surtout le 50mm 1,2. Dans cet équipage tu peux assurer (en attendant un futur Leica Evil ou X2). J'avais dis à un bon ami équipé des 2 zooms de 24 à 200mm que jamais on ne me verrais avec un tel tank ... et bien il ne faut jamais dire jamais !
Il faut avouer que j'ai fais du reportage avec un Bronica 6X6 et 3 optiques fixes (total sans doute +- 5kg).
C'est la facilité des changements de réglages et l'immense adaptabilité qui me fait aimer aussi le Nikon.
N'empêche, avec le M8, je photographiais du bout des doigts, sans regarder dans le viseur, avec le 21mm, le 28mm et même le 35mm; avec le 21 je faisais même des gros-plans ... mise au point sur l'hyperfocale ou sur la profondeur de champ. Au 21 (Voigt) pas de problème à f:4; avec les autres, 5,6 ou 8 ... ce qui me nécessite donc une sensibilité d'au moins 1600 iso.`

J'ai possédé un D2Xs dont j'étais très content mais je ne gagnais qu'un diaph. par rapport au M8.
Je crois qu'à partir du D3 (et surtout D3s) on arrive dans la maturité de la sensibilité pratique (il faut avouer que travailler en pleine nuit comme si on était en pleine journée ne m'intéresse pas ...). On peut maintenant jouer à la fois sur un temps de pose acceptable en faible lumière, le jeu de la profondeur de champ et l'effet du Bokeh.
Tout cela pour dire que ce qui m'intéresse dans la photo est la philosophie de l'image (fixe et animée): pour moi, nous sommes revenu au choix des Celtes de ne pas jouer dans la culture écrite ... il ne nous reste donc d'eux que quelques images symboliques liées aux seules armes ou à l'ésotérie ... hermétique.
Nos jeunes nés dans le monde digital glissent vers la facilité de l'imagerie qui sera très vite fumeuse et obsolète (quand je vois sur TCM ou Action certains films des années 60 et 70, perso, je peux les comprendre car j'ai vécu cette époque mais il me semble que des jeunes adultes actuels ne comprennent ni ne s'intéresse à notre passé proche par manque transfert des codes de l'époque.
Les images que nous réalisons représentent ce que nous "voyons" avec nos yeux,, nos sentiments ou nos tripes, autrement dit ce que nous ressentons.
Nous pouvons utiliser les images comme constat mais aussi et surtout comme moyen de faire évoluer notre compréhension du monde et de l'humanité fusse à travers le visage d'un enfant ou le choix d'un site "habité" par notre goût de l'éternité.
En fait, monsieur Leica devrait se grouiller à nous fabriquer un vrai appareil solide, sensible et souple d'utilisation comme un Nikon mais discret comme un M6. Les optiques sont là, les photographes qui vont avec aussi ... Allez, au boulot.
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