ADMAT |
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Messages : 73 Depuis le 30 juin 2012 Aouste sur sye |
WENKA Un bidonville français. A 8000 kms de l’hexagone, bercée par les eaux paisibles et turquoise de son lagon, l’île de Mayotte, dernier département français, revêt, derrière sa façade de carte postale, une triste réalité. La pression migratoire qui s’exerce sur l’île fait d’elle l’un des départements les plus densément peuplés de France. On estime aujourd’hui que 40% de sa population est d’origine étrangère. Rien d’étonnant à ce que, dans ce contexte, l’île aux parfums ait vue fleurir ce que d’aucuns appellent « le plus grand bidonville de France ». C’est sur le cirque naturel de la commune de Kawéni que s’est échouée cette vague de tôle faisant office d’habitats précaires, appelés « bangas », pour une population venue trouver refuge sur cette terre d’asile, majoritairement originaire des Comores mais aussi de Madagascar et de la région des Grands Lacs en Afrique. Faute de volonté politique et de budgets sociaux, quasi-inexistants, l’accès aux besoins les plus élémentaires (nourriture, soins, éducation…) mais également aux droits y est quotidiennement bafoué. Tant bien que mal, des associations comme le Secours Catholique, la Cimade, RESF et la Fondation d’Auteuil tentent de pallier ce manque. La Fondation d’Auteuil, par le biais de son service "M'sayidie", essaye d’arracher à la monotonie de leur quotidien un groupe de mineurs isolés, comme il en existe environ 3000 à Mayotte, résidents pour la plupart dans les différents bidonvilles de l’île, en leur proposant quotidiennement des collations, un accès à une douche, à un soutien scolaire ainsi que diverses activités manuelles sous le regard bienveillant d’éducateurs spécialisés. C’est ici à Wenka (ver-lant de Kaweni), comme aiment si bien la nommer les Mahorais les plus jeunes, que vivent Abdallah, Djof et bien d’autres de leurs amis essayant tant bien que mal de tuer un peu de ce temps si long qui mène parfois à une régularisation administrative, à un toit, à l’accès à l’éducation, à l’apprentissage d’un métier, bref à cet avenir tant rêvé que leur promettait cet eldorado si convoité. 1 : Bidonville de Kawéni, quartier Bandrajou Favéla , au loin le lagon. 2 : Les bangas sont souvent de taille modeste. Il n’est pas rare que les garçons s’entassent à plusieurs dans quelques mètres carrés pour dormir. 3 : A La saison des pluies, il faut faire preuve d’une certaine dextérité pour accéder au bidonville. Il n’est pas rare que les enfants y restent bloqués pendant les journées de classe. Kawéni, Bandrajou Favela . 4 : Les installations électriques, quand il y en a, sont souvent anarchiques. Elles occasionnent régulièrement des accidents domestiques. Ce fut le cas ici dans le quartier Mahabourine du bidonville. 5 : Des moutons déambulent librement dans le quartier Bandrajou Favelas. 6 : Moichoura est le bébé d’Eichat qui s’occupe d’Abdallah en l’absence de ses parents. Il est souvent coutume, dans la communauté comorienne, de prendre en charge les enfants des parents expulsés. 7: La présence de femmes dans l’ensemble du bidonville n’est pas flagrante. Elles veillent quotidiennement aux besoins des hommes et enfants dans l’ombre des bangas. 8 : Parfois, pour tuer le temps, Abdallah (au centre) d’origine comorienne et mineur isolé depuis l’expulsion de sa mère, picole un vin de table de piètre qualité avec ses amis. Il vit dans le quartier Bandrajou Favela du bidonville. 9 : Le service « M’Sayidié » de la Fondation d’Auteuil a pour vocation d’accueillir et prendre charge, dans la mesure du possible, des mineurs en situation d’isolement à cause de l’expulsion de leurs parents. Des éducateurs spécialisés emmènent ici Abdallah et ses amis à la campagne, « malavoune » en shimaore, afin de récupérer du bois nécessaire au projet de construction d’un faré, abri traditionnellement utilisé à Mayotte. 10 : Pour se laver, Abdallah doit parcourir plusieurs centaines de mètres pour bénéficier de l'eau d'un puits 11 : Ici se trouve l'endroit que Djof et ses amis appellent "la zone". Il s'agit de leur lieux de rencontre quotidien dans le quartier Lazerevouni. 12: Une aiguille à peine stérilisée et de l’encre de Chine permette à Djof de tatouer ses amis à la chaine quand l’ennui les prend. 13 : Préparation du traditionnel voulé, un barbecue à la mahoraise, dans le quartier Lazerevouni. Les garçons récupèrent et découpent les débris de bois charriés par les fortes pluies dans le but de faire du feu. 14 : Ismane, 17 ans, a grandi avec Abdallah, lui aussi, loin de ses parents. Pour tromper sa solitude, il a recueilli une dizaine de chiens errants. 15 : Il n'est pas rare, dans le bidonville, de trouver quelques personnes adossées à une épave de voiture en train de palabrer, songeant à l'avenir, les yeux rivés au sol. C’est à l’occasion de plusieurs séjours passés à Mayotte de 2012 à 2014 que j’ai pu entamer ce travail photographique autour du bidonville de Kawéni. D’abord sensible à la problématique des mineurs isolés (enfants ayant été écartés de leurs parents en situation irrégulière, le plus souvent après leur expulsion), j’ai dû entrer en contact avec diverses associations pour rencontrer ces jeunes hommes vivants dans le bidonville facilitant ainsi son accès qui est réputé difficile pour un photographe. Le prix Summilux a été l’occasion pour moi d’élargir le sujet au bidonville et de me replonger dans mes archives. Une bonne moitié de ces images n’avaient encore jamais vues le jour. Bien qu’il soit difficile aujourd’hui de publier des sujets réalisés en noir et blanc et de justifier tous les frais qui en découlent, je souhaite prendre contact avec la rédaction de quelques magazines qui pourraient être sensibles à ce sujet. Je souhaiterais retourner à Mayotte, rarement placée sous les projecteurs de l’actualité, pour élaborer mon sujet autour des conditions de vie des mineurs isolés, mais cette fois-ci, des filles, plus difficiles à identifier. Ayant réalisé ce reportage et pour la première fois en film argentique, je cherche activement à me former au tirage et au développement afin d’acquérir d’avantage d’autonomie dans mon travail et ainsi plus de créativité. Il a été réalisé à l’aide d’un Leica M4-P sur lequel était monté un Nokton 35mm de Voigtlander. La pellicule la plus couramment utilisée a été la Tmax 400. Images scannées avec un V700 (pas top pour le 135…) et quelques-unes à l’Imacon. |
gautier |
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Administrateur Messages : 14939Depuis le 21 mai 2003 Toulouse |
Bravo à ADMAT qui remporte le Prix summilux.net 2015 Découvrez sa réaction ici |
Aden |
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Habitué Messages : 497Depuis le 27 avr 2014 France |
Félicitations, Adrien! C'est du très beau travail. |
Milou |
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Vieux briscard Messages : 5342Depuis le 13 mai 2014 Entre les Chorégies et le In&Off |
Félicitations ! Oufti ! Vive le C4DV !!! Thank you Vissant Les Vissants c'est de la pure mécanique céleste "Le silence, c'est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs. Et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs." Tahar Djaout |
Gilles T |
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Spécialiste Messages : 1226Depuis le 27 juil 2013 Paris |
Grand bravo au lauréat Gilles T |
Davidof |
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Spécialiste Messages : 1573Depuis le 13 août 2009 Prague et Paris |
Félicitations au Lauréat (mentions spéciales 3-6-8-10-12-15) Ouvrons le débat : viewtopic.php?f=18&t=82655&p=1320191#p1320191 |
cedric-paris |
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Membre des Amis Messages : 8024Depuis le 20 oct 2013 entre jungle et mer |
Félicitations Cette photo numéro 6 évoque un poème d'Hugo Cette femme était là seule, en ce bouge étroit. Elle avait un enfant ; mais avait-elle un toit ? Était-elle, humble plante et rose infortunée, Livrée à ce vent noir qu'on nomme destinée Avait-elle du lait ? avait-elle du pain ? Avait-elle un amant ? avait-elle un mari ? Elle semblait rêver sous un nuage obscur ; Elle ne parlait pas et regardait son mur ; Moi j'étais dans l'aurore, elle dans les ténèbres ; Et je ne distinguais, dans ces ombres funèbres, De ce double destin entrevu vaguement, Rien que deux petits bras pressant un cou charmant. Victor Hugo, 1877 Carpe Noctem |
Kadolor |
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Spécialiste Messages : 2963Depuis le 23 mai 2011 Lausanne - CH |
J'aime beaucoup, bravo! Leica un jour, Leica toujours! |
DoctorNo |
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Habitué Messages : 344Depuis le 18 fév 2013 Prague |
De bien belles images et tres bon reportage. Felicitations! |
ADMAT |
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Messages : 73 Depuis le 30 juin 2012 Aouste sur sye |
Merci à tous pour vos petits messages! Adrien |
olga |
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Régulier Messages : 102Depuis le 11 août 2014 Rennes |
Félicitations Adrien ! |
martleng |
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Habitué Messages : 811Depuis le 17 août 2010 Amiens |
Magnifique. Bravo. Arzao hag arzam. |
Math |
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Spécialiste Messages : 1854Depuis le 26 juil 2009 Bruxelles |
Très bon boulot ! |
Chriseto |
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Habitué Messages : 709Depuis le 26 nov 2006 Phoenix, Arizona, USA |
Bravo! ----- Olivier Touron Photographe journaliste Motard Freelance photojournalist & picture editor French Press Card 86841 since 1999 Tel USA : +1 602 810 2197 Tél FRANCE : +33 603 22 6708 ( merci de laisser un message vocal ou un sms ) |
Manoux |
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Vieux briscard Messages : 5680Depuis le 27 avr 2009 Nancy |
Un pris Summilux bien mérité... bravo !!! ps: photo 5, je crois qu'il s'agit de chèvres... |
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