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Paterson Acupan 200 + FX39: mon premier développement

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 11:10
par mektoub
ça y est, j'ai fait le pas: je me suis acheté un kit de développement "étudiant" Paterson: cuve + spire + thermomètre + révélateur FX39 + fixateur + broc de 300ml (le tout pour 25€).

J'ai complété le tout avec de l'eau déminéralisée + agent mouillant (pour le rinçage final) et bain d'arrêt ilford

Je me suis alors lancé dans mon premier développement, à bain perdu: je n'ai rien récupéré: ni le révélo, ni bain d'arrêt, ni le fixateur

j'ai respecté l'agitation ilford: 5 retournements lents pendant les 15 premières secondes de chaque minute

développement: 5 minutes
bain d'arrêt: 30 secondes
fixateur: 4 minutes
rinçage: 15 minutes sous l'eau courante + un rinçage final avec l'agent mouillant avec agitation dans la cuve

Question: est-ce que ça pollue fort de tout jeter dans l'évier?
comment déterminer le tems de fixage?
quel effet néfaste de fixer trop longtemps (hormis la conséquence de devoir rincer plus longtemps)?
Est-ce que le tems de fixage varie d'un film à l'autre?

Est-ce que vous avez des petits trucs pour éviter les poussières qui se logent dans l'émulsion côté mat lors du séchage? Est-ce qu'on peut les gratter ensuite avec le bout de son ongle?

voici pour finir une petite photo issue de cette première aventure:





En tout cas, quel bonheur de voir ses propres résultats, très gratifiant après le stress de la mise sur la bobine dans le noir (pas si évident que cela de bien introduire l'amorce dans le guidage de la spire)

Finalement merci aussi à Andreditdd de m'avoir donné l'envie de faire le pas ![/img]

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 12:12
par MMP
Avec un fixateur rapide de type Hypam,4 mm sont amplement suffisantes pour fixer correctement un négatif, quelque soit le négatif. Prolonger davantage ce temps ne fera que rendre le lavage plus difficile. Ensuite, le bain de fixateur préparé à sa dilution d’usage se conserve parfaitement une quinzaine de jour, il est donc inutile de travailler à bain perdu. En cas de doute, on peut réaliser un test à l’aide un morceau de négatif vierge que l’on plonge dans le bain de fixateur ; celui-ci doit s’éclaircir totalement en 2mm environ (la moitié du temps de fixage préconisée).

Pour la pollution, il ne faut pas se faire de mensonge, les produits chimiques utilisés dans le processus du développement sont tous nuisibles, à divers degrés, pour les organismes vivants. Reste que nos rejets sont généralement de faibles importances. Certes. N’en demeure pas moins que l’on pollue. On peut décider de faire récupérer ses déchets par une société spécialisée, comme la législation nous y oblige (c’est vrai pour beaucoup d’autres résidus de produits tels que les peintures, solvants…). Encore faut-il trouver une telle société près de chez soi (et à quel coût). En gros, c’est un problème e……… (et dont on ne parle que rarement, ou sous le couvert d’un discours euphémique).

Les poussières (la plaie) ! Hormis l’onéreuse cabine de séchage type Durst, guère de solution miracle ; il faut faire sécher son film dans une ambiance la plus faiblement poussiéreuse possible, et puis croiser les doigts. En revanche, ne surtout jamais gratter le film pour tenter d’ôter une poussière incrustée, le résultat (rayure garantie) serait bien pire que le mal initial ; une poussière se corrige sans difficulté sur un tirage lors de l’opération de repique, une rayure, beaucoup moins. Par ailleurs, un négatif peut aisément être débarrassé de ses poussière superficielles (avant mise en place dans le porte-vue de l’agrandisseur) avec une soufflette ou une bombe à air. Autrement dit, moins l’on tripote son négatif, mieux il se porte.

P.S. : Achète autant de brocs que de type de produits afin d'éviter toute contamination des bains.

& vive le labo :wink:

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 13:25
par LaurentT
Ah mektoub, la joie du développement...
J'adorais ça mais pas le tirage :( . Donc j'ai tout arrêté !

La mise dans la spire est très facile avec un peu d'habitude. Attention à un détail : au fur et à mesure des développements du dépôt se forme dans les spires et l'enroulement devient plus dur (à cause de la friction). Donc vérifie bien la propreté des spires AVANT d'éteindre et d'envoyer le film ! (nettoyage => brosse à dents).

Autre détail : le pré-mouillage à la bonne température. Eventuellement avec un peu de tensio-actif. C'est une assurance de plus pour éviter les bulles...

En principe tu ne devrais pas récupérer de poussières au séchage, sauf ambiance particulièrement "particulogène" (moquette, beaucoup de passage, local buanderie...) : les textiles émettent beaucoup de poussières grossières. Attention aussi à un plafond en mauvais état. Comme le dit MMP surtout PAS GRATTER même si ça te démange :D Si tu te mets à l'abri du passage et loin de toute manipulation de linge => pas de problème. Evite aussi de scier ou poncer dans le local où tu fais sécher ton film :lol:

Tu as dû t'en rendre compte : le développement c'est vraiment magique... Quand tu sors le film de la spire... A chaque fois une émotion. En ce qui me concerne c'est en développant du N&B que j'ai appris à exposer correctement à la prise de vue. Quand tu as vraiment compris "les doigts dans la chimie" ce que sont un point noir, un point blanc, un gamma, tu te demandes à quoi sert une expo matricielle qui ne sait faire que des moyennes.
Même si elle est sur un F5 :wink:

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 13:42
par mektoub
pour les poussières: j'ai d'abord saturé ma salle de bain avec la vapeur d'eau en faisant couler une douche d'eau très chaude, pour précipiter les poussières au sol

ensuite j'ai suspendu ma pellicule, passé légèrement avec mes 2 doigts (je n'ai pas de "pince raclette" en caoutchouc) pour enlever le gros de l'eau. Cela a séché toute la nuit

J'ai malgré tout des traces de séchage par-ci par là: cf. photo ci-dessous



Il y a 2 traces horizontales à gauche de l'image dont l'une traverse l'oreille et la tempe pour arriver au coin de l'oeil

je n'ai pas fait de prémouillage, mais je n'ai pas l'impression d'avoir des zones sur- ou sous-développées: après chaque séance de 5 retournements, j'ai tapé la cuve un petit coup sur le plan de travail pour évacuer les bulles

En tout cas merci beaucoup Strovoi et Laurent pour vos conseils, je suis toujours preneur

Ce révélateur FX39 est peu connu mais n'a pas l'air mauvais du tout, et en solution liquide à diluer 1+9 ou 1+14, c'est très pratique.

Mais on verra tout ça sur un vrai tirage

Ah oui, j'oubliais: on dit qu'il faut tout faire à la même température: j'ai respecté cela (20°) pour les 3 premiers bains, mais pour le rinçage, c'est impossible: l'eau du robinet coule à 16° chez moi en été. Est-ce grave docteur (réticulation?) ???

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 14:34
par MMP
Tu as bien de la chance, chez nous, la flotte, elle est à 26/28° actuellement (l’été dernier, c’était du 31° chrono !); alors autant te dire que pour le labo, sauf à inventer un tas de ruses de bain marie à la soupe froide, 20° sur tous le processus c’est bernique ! Donc plutôt sommeil et pelloches au frigo en attendant fin septembre.

Pour le lavage, règle la température de lavage au plus près des 20° (un poil d'eau chaude et c'est bon). Tu éviteras effectivement tous risque de réticulation, mais surtout tu auras la certitude d'un lavage efficace, l'efficacité diminuant concomitamment à la température de l’eau.

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 15:50
par LaurentT
Apparemment tu as une trace de calcaire. Il est très important de faire 2 ou 3 rinçages ultimes à l'eau désionisée (vraiment désionisée, vérifie la conductivité sur l'étiquette), cuve ouverte, en agitant de bas en haut.

D'ailleurs j'ai personnellement toujours fait tout le rinçage cuve ouverte (à moins de faire un rinçage forcé avec un tuyau). Tu peux même le faire en cuvette, sachant que le temps (et la température) sont plus importants que le débit (la diffusion - loi de Fick - étant ce qu'elle est !). Si je devais refaire la manip aujourd'hui, j'utiliserais le robinet thermostatique de ma douche.

Séchage en salle de bain : attention, serviettes et linge pendus émettent des particules... Préfère une pièce sans textiles.

Pour l'essorage : tu mets le film encore enroulé dans la spire dans une essoreuse à salade centrifuge, ouverture vers l'extérieur/intérieur bien sûr. Tu équilibres avec des spires vides, 2 mn à fond et hop ! c'est magique le film est presque sec !

Enfin la réticulation : ça m'est arrivé avec de l'eau trop chaude. C'est moche car le film est bon pour la poubelle... Seule la planche contact reste utilisable ! Avec de l'eau trop froide, ça ne réticule pas, non ?

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 15:57
par MMP
LaurentT a écrit :
Avec de l'eau trop froide, ça ne réticule pas, non ?


Exact & Mea culpa, j'a confondu le froid d'avec le chaud et je m'a précipité (l'eau froide cause seulement l'efficacité moindre du lavage).

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 16:04
par mektoub
j'ai utilisé de l'eau déminéralisée (pour fer à repasser, radiateur de voiture, ...) mais uniquement pour le dernier rinçage

Peut-etre devrais-je essayer comme tu le suggères les 3 derniers rinçages ...

J'ai aussi lu dans le livre de Bachelier que pour le révélateur, ce n'était pas plus mal d'utiliser de l'eau du robinet si elle est calcaire :arrow: cela rend le révélateur plus actif ... J'essayerai aussi

C'est un monde fascinant en tout cas

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 16:30
par MMP
Je n'aime pas trop l'usage de l'eau du robinet pour la préparation du révélateur. Son pH n’est pas constant selon le traitement de potabilité utilisé pour en assurer la distribution (compris généralement entre 6 et 8 ). Par ailleurs, elle contient, outre les minéraux dissous, divers résidus tels que rouille de canalisation en fer, cuivre, etc… pouvant influencer l’action du révélateur. Pour une régularité parfaite des résultats, j'utilise une eau minérale toujours la même (Volvic, pH 7). Si je veux renforcer (ou réduire) l'énergie du bain de révélateur, je préfère en décider les paramètres (dilution, agitation, durée, température) afin de pouvoir les reproduire une fois autre plutôt que de m'en remettre aux caractéristiques d'une eau je ne maîtrise pas.

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 16:53
par mektoub
oui, je crois que tu as raison pour l'eau. La Volvic est d'ailleurs souvent citée par le s experts :wink:

Outre le rodinal (et le FX39), connais-tu d'autres révélateurs liquides? Je trouve cela très pratique ...

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 17:02
par LaurentT
Ah ah, de la chimie, un de mes péchés mignons...

Une eau plus chargée a une force ionique plus grande. Donc a priori toute réaction impliquant des espèces chargées est affectée dans le sens d'une moindre dissociation donc d'une "action" diminuée.

En revanche elle peut avoir un effet tampon sur le pH plus important, aidant ainsi à tirer ledit pH vers une valeur qui lui plaît, à elle. En général, une eau "dure" issue de régions calcaires a une reserve alcaline plutôt élevée donc tire le pH vers des valeurs légèrement supérieures à 7 => c'est bon pour le révélateur.

Mais à savoir, toutes les données chiffrées issues des manufacturiers sont pour des solutions dans de l'eau désionisée => à préférer.

Quand on roule en leica, on peut se payer le luxe de l'eau désionisée pour préparer les soupes :D

En revanche l'eau de fer à repasser je ne connais pas ses caractéristiques. Mieux vaut se faire copain avec un chimiste !

Quitte à installer un système chez soi, pour les gros consommateurs...

Poudre ou liquide...

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 17:09
par MMP
Hormis le Rodinal, j'ai un faible pour la poudre… :wink:

Dans l'ordre, D76, puis Microphen, & surtout le D76. Pas moins pratique que les révélos liquides. Tu prépares ta soupe la veille, agitation à l'agitateur dans 3/4 du volume of flotte portée à 40° environ, tu complètes à QSP 1litre (ou 3,8 United States mesure), puis laisses reposer une nuit ; & le matin tu développes dans la joie et la bonne humeur à 20°. Aucun problème de conservation avec le D76 en solution de réserve : 6 à 8 mois. En plus tu peux faire un petit stock de sachets, le révélo en poudre a une durée de conservation quasi infinie.

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 17:23
par Lison
Je profite de ce que LaurentT avoue son péché mignon pour poser une question peut-être naïve (je suis nul en chimie) :
quelle différence y a-t'il entre eau désionisée, eau distillée et eau déminéralisée ?
Merci d'avance

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 17:43
par LaurentT
Eau désionisée est le nom moderne et tendance pour l'eau déminéralisée. En général ce sont les espèces ioniques qu'on enlève, on disait autrefois "sels minéraux".

Par extension l'eau déminéralisée est donc connotée popu exemple "hé bébert passe-moi voir l'eau déminéralisée ma batterie est à sec".

L'eau distillée est distillée, c'est à dire désionisée en évaporant à chaud puis en condensant la précieuse vapeur. Elle a un parfum délicieusement romantique, on pourrait en humecter un mouchoir de batiste...

Retour sur Terre : en général, l'eau désionisée est produite par osmose inverse ou échange d'ions, pour les spécialistes. N'importe quel vulgaire lave-vaisselle sait faire ça.

MessagePosté: lundi 26 juillet 2004 - 20:32
par MMP
Une précision quant au fixateur. Si le bain préparé à la dilution d'emploi conserve ses qualités une quinzaine de jour, en revanche il perd de son efficacité à l'usage. Cette donnée est à prendre en compte si l'on doit traiter une importante quantité de film sur une courte période. Test classique : prendre un morceau de film non développé (bande amorce du film par exemple) et le plonger dans le fixateur neuf. Noter le temps nécessaire pour éclaircir totalement le film. Le temps de fixage à appliquer sera le double de celui ainsi obtenu. Lors des traitements ultérieurs, refaire préalablement le même test ; quand le temps obtenu excède de 50% la durée initiale, le fixateur arrive à saturation, il est prudent d'en changer.