Petit service sur un Summitar 50mm f2

Schnoor
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Bonsoir,

Le Summitar que je viens d’acquérir à un petit problème de décollement de lentille sur le premier groupe. Sur la photo d’achat et à cause de l’irisation de la lumière cela aurait pu n’être qu’une trace d’huile. En fait c’était les deux. Tant pis.

Comme l’annonce était claire et que j’ai l’âme aventurière, perdu pour perdu autant voir ce que l’on peut en faire. « Un aventurier c’est quel qu’un qui ne peut pas résister à l’idée de sauter dans les emmerdements. – L’As des As, Belmondo/Oury-Thompson »

J’ai donc testé les conseils que j’ai trouvés en ligne et je vais me permettre d’y ajouter mes petits conseils, mes commentaires et peut être une ou deux photos.

Premier conseil, celui de Ken Rockwell. « Tu touches pas et tu donnes à faire à un pro ». C’est un EXCELLENT conseil et celui qui n’est pas habile de ses mains serait bien avisé de le suivre.

Oui, mais si on y va comme ça on n’apprend rien non plus.

Ici le risque est moindre, le mal est déjà fait.

Deuxième conseil, il faut des outils. Le Wenger Minathor 50+20 est un bon plan, prévoir donc des outils d’horlogerie ou de microtechnique de qualité.


:iboitier: Nikon D300S

Etape 1 ; le test de la lampe de poche : mon dieu, mais il y a à boire et à manger dans ce truc-là !


:iboitier: Nikon D300S

Etape 2 ; manipulations : l’ouverture est super dure, la mise au point n’est pas très fluide mais il se rentre facilement, on est sauvé !

Mais qu’est-ce qui m’a pris d’acheter çà ?

OK on se lance. Primo faire sortir le chat avant qu’il vienne voir ce que je fais ou pire se coucher dessus pendant que je regarde ailleurs.

On commence par : « How to disassemble Leitz Summitar aperture ring » de Huxy

https://www.youtube.com/watch?v=yxBr6lkS2oc

Traduisez comment démonter son diaphragme. Très bonne vidéo qui permet d’accéder aux groupes optiques à nettoyer et régler le problème de mon ouverture qui est presque bloquée (l’optique avant préfère se dévisser plutôt que de laisser le diaphragme changer).

Mon conseil : ouvrez, nettoyez le support coulissant de l’ouverture et les verres, mais ne retirez pas la pièce qui maintient les lamelles ou lames du diaphragme comme il le fait, sinon vous ne réussirez jamais à les remettre. Au pire tant pis pour le nettoyage de la lentille du fond. Sur la vidéo, je dirais qu’il a vraiment eu du bol. Moi pas.

Le Summitar est différent du Summicron (dont on peut trouver des exemples de réassemblages du diaphragme) car il est composé de deux types de lames différentes disposées l’une après l’autre. J’ai cogité une matinée pour trouver une solution afin de réussir à le remonter. La voici :


:iboitier: Nikon D300S

Pour le réassembler donc, il faut mettre la fameuse pièce à ne pas toucher à l’envers avec un guide fait d’une feuille de papier roulée dedans. Ensuite disposer chaque lamelle l’une après l’autre dans les trous de guidage tout en glissant les 3 ou 4 dernières lames en soulevant délicatement l’assemblage par en-desous.

Ensuite on prend l’arrière de l’objectif à l’envers et on le pose dessus tout en faisant coulisser le guide en papier. Bonne surprise, ça marche et ce n’est au final pas si difficile.

Si vous tenez vraiment à le faire alors déposez les lames dans l’ordre dans lequel elles sont. Parce que cela fait 60 ans que Kurt est à côté d’Ulla et Dirk avec Petra. Quand on croise Hans et Heidi avec Leni et Peter. Ben ça fonctionne aussi, mais moins bien. :diaph:

Maintenant mon diaphragme est souple mais il a depuis un point dur à 4 et un autre à 5.6 quand on ferme. Quand on l’ouvre il va de 16 à 2 sans problème. Tant pis, je le redémonte pas.

On suit avec « CLEANING E. LEITZ WETZLAR SUMMAR HAZE » de Richard

http://tunnel13.com/blog/cleaning-e-lei ... mmar-haze/

Traduisez nettoyez les champignons de votre Summar. Le démontage de la face avant du Summitar est presque identique. La différence c’est que le Summitar n’a pas de vis sur la face avant.

Là j’ai constaté que mes lentilles de face sont bel et bien décollées. :cry:

On termine enfin avec « How to lubricate the focus thread on collapsible LEICA M SUMMICRON f=5cm 1:2 » de Mikeno62

https://www.youtube.com/watch?v=bORzSzjyakM

Parfait, sauf que le démontage avec le Poc effectué en second, je n’y suis jamais arrivé. C’est bloqué de chez bloqué. Mais on a quand même accès au nettoyage du groupe de lentille arrière.

Donc faute de mieux, j’ai nettoyé et graissé depuis l’arrière du pas de vis que l’on arrive à atteindre grâce à sa première manipulation de démontage. Cela prend plus de temps, mais cela va fonctionne aussi. PS résistez à l’idée de huiler dans les trous. Vous en aurez toujours pleins les doigts et les lentilles ensuite.

Enfi remontage.

Maintenant cet objectif est clair, avec une belle marque de décollage devant et une fermeture du diaphragme par à-coups. Dommage, mais je vais quand même le tester. :wink:


:iboitier: Nikon D300S
Schnoor
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Schnoor a écrit :
Maintenant mon diaphragme est souple mais il a depuis un point dur à 4 et un autre à 5.6 quand on ferme. Quand on l’ouvre il va de 16 à 2 sans problème. Tant pis, je le redémonte pas.


J’ai réfléchi.

Avec 12 lamelles, si mes souvenirs de math sont exacts, on a 4096 possibilités d’assemblages.

Mais en fait, le diaphragme c’est juste un trou de serrure.

Et comment on répare une serrure ? avec du graphite.

Alors je pense que je risque de faire hurler les professionnels.

Entre amis il y a une trentaine d’année, lorsque l’on bricolait les moteurs refroidis par air du Dr F. Porsche, on appelait ça « la solution pour sortir du désert ».

T’as rien d’autre et il faut trouver une solution avec ce que tu as. Tant pis pour les règles de l’Art. De toute manière les productions allemandes des années ‘50s conçues dans les années ‘30s sont faites pour être réparées avec des moyens simples. :wink:

Parenthèse fermée, revenons à notre diaphragme. :diaph:

Nous avons besoin de graphite, d’un pinceau neuf qui ne sera pas réutilisable pour autre chose, des battons-tiges et un soufflet.


:iboitier: Nikon D300S :iobj: AF-S Micro Nikkor 60mm 1:2.8G ED

Etape une on retire la face avant.

Ensuite on coince un battons tige en fermant le diaphragme sans toucher la lentille du dessous.


:iboitier: Nikon D300S :iobj: AF-S Micro Nikkor 60mm 1:2.8G ED

Puis délicatement avec le pinceau, on caresse le diaphragme tout en lui étalant du graphite. Ensuite on ressuie avec le bâton-tige les abords et on souffle en tenant l’objectif à l’envers. Et puis… on ouvre à f2.0

Et sa fonctionne ! :cool:

Par acquis de conscience on répète l’opération et puisqu’on y est on renettoie la lentille avec de l’alcool isopropylique et on remonte le tout. On resserre bien la lentille avant parce que cela aide que le tout soit bien comprimé.

Le diaphragme est maintenant super fluide dans les deux sens. Un vrai régal. :ravi:

Reste plus que la question du décollement de la lentille avant, qui maintenant qu’elle est propre ne pose plus qu’un problème de réfraction différentiel dans l’espace décollé. Techniquement, il faudrait retirer la bague sertie probablement à chaud où alors percer (vu que c’est un verre assez tendre) et combler ce vide avec une résine qui a le même indice de réfraction… Quelqu’un s’y est déjà amusé ?
julius23
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aubusson
joli boulot déjà ;)

J'ai vu des tutos sur des forum, décollage des 2 lentilles à chaut, puis nettoyage de la colle, et recollage au baume canada (de la résine), l'opération de collage est de ce que j'ai vu réversible ;)
"+1" de la part de : Schnoor
amansjeanphilippe
    Rep : Petit service sur un Summitar 50mm f2
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Hello

Schnoor a écrit :
Schnoor a écrit :
...
Reste plus que la question du décollement de la lentille avant, qui maintenant qu’elle est propre ne pose plus qu’un problème de réfraction différentiel dans l’espace décollé. Techniquement, il faudrait retirer la bague sertie probablement à chaud où alors percer (vu que c’est un verre assez tendre) et combler ce vide avec une résine qui a le même indice de réfraction… Quelqu’un s’y est déjà amusé ?


Je ne l'ai encore jamais fait...
Le sertissage est une déformation plastique (permanente) d'une partie tubulaire fine de la monture. Je ne vois pas de solution simple pour ouvrir un sertissage sauf à se servir de la lentille pour le défoncer en se servant d'une presse par exemple. J'ai du mal à imaginer que la lentille s'en sorte indemne... Une autre solution serait de faire sauter le sertissage au tour mais alors le remontage/centrage de la lentille va poser problème.

Pour le décollement, si c'est collé au baume du canada, alors "il suffit" de chauffer autour de 200°C pour décoller. On peut aussi tenter de tremper dans l'acétone pendant un très long moment car cela doit diffuser dans l'épaisseur du collage.

On peut remplacer le baume du canada par du baume du canada de chez prolabo (pharmacie) ou par de l'huile (huile d'immersion pour microscope voire huile de tournesol, vu la faible épaisseur, c'est égal). Le baume du canada doit être "cuit" (avec les lentilles en position et centrées, mais pas forcement dans la monture d'origine).
Faire attention à la vitesse de montée et décente en température.

J.Ph.
"+1" de la part de : Schnoor
Schnoor
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Merci Julius, merci Joel et merci Jean-Phillippe. :grin:

Voilà donc de nouvelles pistes de réflexions et un os à ronger qui semblait perdu. Affaire à suivre donc !
Schnoor
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Un énorme merci pour votre aide, ça c'est du Forum réactif ! :applaudir: :vivesummilux:

De lecture en lecture, je pense avoir compris ce qui c'est passé. L'objectif est probablement resté au soleil sans son bouchon et le soleil a chauffé au dessus de 70° le bas du système optique qui s'est liquéfié et répandu juste à côté, dans la bague de réglage du diaphragme.

Cela explique pourquoi le diaphragme était dur. Moitié vieille graisse, moitié résine de pin, tu parles qu'il coince. :non:

Cela explique aussi les petits résidus blancs comme de la poix séchée que j'ai trouvé autour du verre et de la bague côté extérieure après le bain à ultrason dans l'alcool, ça ressemblait pas, s'en était.

Je suis maintenant presque sûr que c'est du Baume du Canada. Ma pharmacienne est déjà en train de se renseigner si elle peut en commander.

Pour la dépose, cela ne semble pas un problème selon ce lien "Décollage et recollage des lentilles d'un objectif" de Seaudeau.

http://www.suaudeau.eu/memo/rep/recolla ... illes.html

Donc trempage dans de l'acétone et chauffage au four par palier de 10-20°C jusqu'à 70°

On parle de la lentille sur la droite :

:iboitier: Nikon D300S

Il ne reste plus qu'à trouver comment l'aligner pour le remontage (et à le faire). :wink:
julius23
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aubusson
https://www.loisircreatif.net/baume-du-canada.html

http://www.boutique-biolab.fr/index.php ... ion-detail

;)
"+1" de la part de : Schnoor
amansjeanphilippe
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Hello
cela ne résouts pas le problème du sertissage ni du centrage au remontage...

Pour le baume, j'ai souvenir qu'il fallait le "cuire" un peu comme du sucre au boulet. Je ne me souviens plus des températures, c'était il y a très longtemps...
On l'utilisait pour les lames mince géologique. Le collage était fait sur des plaques électriques thermostatées et les "pièces" étaient maintenues en position par des sauterelles. Pour coller des lentilles avec cette méthode, il faudrait un montage qui maintient par les dioptres l'alignement des deux lentilles. à noter que le "débordage" (coaxialisation des bords optiques à l'axe du doublet) peut être fait après collage et donc il doit y avoir une position angulaire d'une lentille par rapport à l'autre où les cylindres "extérieurs" sont "jointifs"

J.Ph.
"+1" de la part de : Schnoor
Schnoor
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La question du centrage est partiellement résolue.

Selon le Rogliatti et de ce que j'ai pu voir, le couple des lentilles du premier groupe sont chacune du même diamètre.

Trois points définissant un cercle, alors je n'ai besoin que de trois cylindres verticaux pour aligner mes deux lentilles au collage.

Pour l'horizontalité en théorie trois billes suffiraient, mais un support triangulaire serait mieux.

Pour la question du centrage dans l'anneau, c'est moins simple. En théorie trois cônes suffisent, mais il faut pouvoir ajuster la verticalité tout en restant bien horizontal.

Le tout bien sûr avec des matériaux résistants à 70°C.

La nuit porte conseil.
amansjeanphilippe
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Hello
pas vraiment!
pour coller des lentilles, il faut les centrer par les dioptres. Cela implique un montage avec deux cylindres parfaitement concentrique appuyant en périphérie des surfaces bombées.
J.Ph.
Schnoor
    Rep : Petit service sur un Summitar 50mm f2
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Après un long téléphone avec Jean-Phillipe (que je remercie en passant), J’ai investigué du côté d’un moule à réaliser en pâte à cuire FIMO.


:iboitier: Nikon D300S

Une idée en amenant une autre, pour savoir s’il y a une déformation du moule et aussi parce qu’avoir une bague de diaphragme super fluide alors que celle de la mise au point coince un peu, ce qui ne me convient pas, j’ai bricolé un outil pour le démontage et j’ai repris cette vidéo sur le summicron.

Schnoor a écrit :
« How to lubricate the focus thread on collapsible LEICA M SUMMICRON f=5cm 1:2 » de Mikeno62

https://www.youtube.com/watch?v=bORzSzjyakM

Parfait, sauf que le démontage avec le Poc effectué en second, je n’y suis jamais arrivé.



:iboitier: Nikon D300S

Premier constat la bidouille fonctionne. Second constat le Summitar est un peu différent, mais pas de beaucoup. Par exemple, les vis du galet en laiton ne sont pas à l’intérieur, mais à l’extérieur du bloc. C’est donc plus facile.

Avant d’en arriver là, je relève qu’il a eu de la chance. Parce que lorsque l’on sort la partie avant de l’objectif de son axe à baïonnette, les deux billes qui vont dans les guides peuvent gicler !
Un magnifique saut parabolique d’1m50 pour une bille d’environ 1 mm de diamètre en métal gris. Pas évident de remettre la main dessus. La remettre en place n’est par contre pas compliqué pour autant, –si vous la retrouvez- elle se colle sur son emplacement avec une pointe de graisse sur un cure-dent.

Ensuite sur la vidéo, il graisse le pas-de-vis de mise au point et le guide du galet en laiton. Selon moi c’est à éviter.
D’abord parce qu’il n’y a pas beaucoup de graisse sèche d’origine (à enlever à l’alcool isopropylique, au cure-dent, aux bâton tige et au soufflet). Ensuite, parce qu’après après avoir fait comme lui je n’ai pas trouvé que la mise au point allait beaucoup mieux.
Donc on ne change pas une équipe qui gagne, j’ai redégraissé et repris mon pinceau et le graphite. Une foi soufflé, essuyé et ressoufflé. Là, c’est fluide et précis. Que du bonheur !

Passons au côté obscur de la force. Le guidage en tissu de la baïonnette, il ne faut pas le toucher et surtout ne pas le huiler ! Cela le fait gonfler, le décolle et bloque le remontage.

:iboitier: Nikon D300S

J’ai bien essayé une nuit en pression entre des buvards, un nettoyage à l’acétone et une repose. Rien ne passe plus. J’ai dû le remonter sans. En position sortie, tout est OK, comme en position rentrée, mais le transit est imprécis. D’où ma première question :

Qui sait où je peux me procurer ce joint en tissu ?
Schnoor
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Et la lentille avant décollée me direz-vous ?

Et bien, j’ai créé un moule, qui ne me sert jusqu’ici à rien. J’ai reporté la trace du décollement sur la lentille avec un indélébile. Et je l’ai mis au four de la cuisine par palier de 10 minutes et 10°C jusqu’à 80°C. A chaud j’ai essayé de désassembler le tout et d’appuyer sur les lentilles, mais sans succès. Ensuite je l’ai gentiment laissé refroidir dans le four.

Il s’est produit deux choses. La partie du décollement vers le centre s’est un peu recollée comme un glissement. Le bas est collé aussi, mais avec plein de micros bulles.

:iboitier: Nikon D300S

Je l’ai donc remis, et suis monté par paliers à 85° et je l’y ai laissé 30 minutes.

:iboitier: Nikon D300S

L’ensemble du décollement est maintenant « à bulle » et d’une teinte un peu jaune.

:iboitier: Nikon D300S

Alors maintenant j’hésite.
=> Soit le remettre plus chaud et/ou plus longtemps.
=> Soit lui mettre une goutte d’acétone pour qu’elle fluidifie et répartisse le Baume par capillarité.
=> Soit un mix des deux.

L’acétone j’ai peur qu’elle dissolve aussi la peinture noire des bagues et teinte ensuite l’interstice entre les verres.

Donc ici aussi j’ai maintenant besoin d’un peu d’aide et de vos conseils.

D’avance merci.
Schnoor
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Perdu pour perdu, j’ai continué mes bidouilles.

L’acétone dilue la peinture de la bague qui maintient ensemble les deux lentilles. Par contre la face avant de l’objectif lui résiste. Donc on ne peut pas le faire tremper dans l’acétone, mais on peut lui mettre des gouttes dessus. Ceci dit, je n’ai pas constaté de résultats probants et je ne suis pas sûr que l’acétone soit un solvant du Baume du Canada.

:iboitier: Nikon D300S

Le verre est un matériau solide. Il résiste bien à la compression et bien à la traction. Ce qu’il n’aime pas, c’est le cisaillement et les chocs. J’ai donc fabriqué un moule pour mettre les deux lentilles en pression à chaud au four par palier de 10°C en 30 minutes en essayant de ne pas (trop) dépasser les 100°C sans rien casser. C’est assez délicat car la presse se dilate et les moules se déforment. Il faut éviter l’effet « rivet » en resserrant la presse à chaud. Penser aussi à positionner la lentille de manière à ce que l'ai puisse sortir du Baume lorsqu'il est liquide.


:iboitier: Nikon D300S


:iboitier: Nikon D300S

Le résultat était presque parfait au démoulage bien que de nouvelles traces sont apparues ensuite. Pour avoir lu cela sur le net, il est possible que le Baume mette plusieurs heures ou jours pour se solidifier.

:iboitier: Nikon D300S

Pour le joint en non-tissé, j’ai peut-être aussi une idée inspirée de la laine cardée, à voir.
Schnoor
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Oui, trouver des solutions et les tester m’a pris du temps, mais je vous remercie tous pour votre intérêt.

Ici, j’ai retrouvé la référence à une semaine de séchage :
http://www.galerie-photo.org/n3-f2,20013.html

Premièrement, je me suis rendu compte que mes moulages se sont déformés et ne sont plus utilisables car ils ne sont pas totalement thermostables. Donc j’en ai refabriqué d’autres plus compacts, mais toujours en FIMO. J’ai d’abords enduit les deux faces de ma lentille d’huile d’olive, parce qu’elle est facile à enlever, résiste à la chaleur et comme elle est organique elle n’entre probablement pas dans la composition de la FIMO. Puis j'ai refait mes deux empreintes.

Les moulages exécutés, je les ai cuits à 110°C (sans la lentille bien sûr).

Si je devais le refaire encore une troisième fois, j’utiliserais quelque chose pour contenir leur déformation, comme des capsules de bières ou mieux des bouchons à visser de rosé (santé !) :wink:

Ensuite j’ai assemblé les moules sur la lentille avec un serre-joint et mis le tout en pression à froid. Là, cela vaut la peine de resserrer le tout en 2 ou 3 fois jusqu’à ce que la vis soit bien « bloquée » car il y a déjà ici une petite déformation des moules.


:iboitier: Nikon D300S

Mise au four avec paliers de 10°C toutes les 10-15 minutes. Comme le Baume du Canada est organique, je pense qu’il ne vaut mieux pas dépasser les 100°C. Dès que l’on a atteint cette limite, laisser le tout une 1 heure et ensuite passer aux phases de refroidissement également par paliers lents.

Si lorsque l’on est à chaud, il ne faut pas resserrer le tout à cause de l’effet « rivet », au refroidissement par contre, il faut rattraper la déformation du moule. Donc : dès que l’on peut y mettre les doigts, vers 40°C (plus ou moins, c’est vos doigts après tout). On peut DELICATEMENT resserrer la prise du serre-joint sur le moule pour compenser la déformation du moule, mais sans mise en pression au début puis jusqu’au point de « blocage » dès que l’on arrive à température ambiante.

Ensuite on laisse tranquille le tout en pression pendant une semaine.

Suspens…

Durant cette semaine interminable, je me suis occupé du joint qui entoure la baïonnette de l’objectif. En effet, on ne peut pas utiliser un objectif rentrant sans ce joint, d’abord parce qu’il y a du jeu et ensuite parce que cela laisserait entrer des poussières dans le boîtier. :non:

Comme je n’ai pas trouvé de pièces détachées et que le fabriquer ce joint avec une épaisseur précise et constante est assez hasardeux, j’ai décidé de sauver celui que j’avais. Primo le dégraisser en le trempant dans de l’alcool isopropylique et en le faisant essorer en presse entre des papiers buvards une nuit. Secondo en le nettoyant à l’acétone et à la lame de couteau pour enlever les anciens résidus de colle (le couteau est à utiliser comme une lame de rasoir sur un calque de dessin). Il est maintenant propre, mais il ne ressemble plus à rien… :non:

Comme ce joint n’est pas un tissu mais un non-tissé de type laine cardée. Il faut donc le remettre en forme comme tel en le « cardant » avec du savon liquide vaisselle. Puis l’aligner sur une règle et le remettre délicatement en presse entre 2 buvards pour 1 ou 2 jours de séchage.

:iboitier: Nikon D300S

Il est peut-être plus aussi beau, mais il est à nouveau utilisable. Il faut ensuite le coller, mais avec une colle métal-tissus de type lente, qui permette de le repositionner à la perfection. (Surtout pas avec une colle de contact rapide donc). Là, il n’est pas inutile de rappeler que les deux billes du guide de la baïonnette citées plus haut dans ce Post sont toujours aussi joueuses et qu’il n’est pas inutile de les déposer avant de recoller ce joint. Laisser sécher un heure, assembler lorsque la colle tolère une éventuelle déformation . Et YES ! :ravi: ça marche !

Bon et cette lentille alors ?

Là aussi cela a fonctionné, plus de décollement, tout est en contact !

:iboitier: Nikon D300S

YES ! :ravi:

Par contre le léger halo jaunâtre dû à l’acétone est malheureusement resté. (Donc l’Acétone est à bannir, il faut utiliser du Xylène ou de l’essence de Térébenthine).

Par endroits, il peut y avoir un effet opalescent, mais c’est propre au Baume. Cela dit une fois la lentille remontée sur l’objectif, tout semble parfait.

Au test de la lampe de poche, il y a des traces là où les lentilles étaient décollées, ce qui est assez logique vu qu’elles n’ont pas étés nettoyées. Mais je ne pense pas que cela se voie sur les photos.


:iboitier: Nikon D300S

Je vais donc tester cet objectif et voir ce que cela donne. :content-anim:

Si traces visibles il y a sur mes photos, alors je testerai la méthode de désassemblage à la marmite vapeur (auto-cuiseur) du lien précédemment cité et j’utiliserai les moules pour mon centrage. On verra.

Au final, je suis très content d’avoir terminé et réussi ce « petit service ». :cool:
benjadu63
    Re: Petit service sur un Summitar 50mm f2
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Alès (Gard), un catalan exilé...
Impressionnant !
De patience...
D'abnégation...
De réflexion...
D'ingéniosité !
Merci pour cette jolie "aventure". J'attends avec impatience de voir tes photos prises avec ce "ressuscité".
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