beveziers a écrit :
tout ce staff technique, je serais pro, je sais déjà que tout cela ne me plairait pas, du coup elle ne prend que l'appareil des mains d'un assistant, clic puis le rend...
Oui, en même temps Fred, je te trouve un peu réducteur sur cet aspect là : la photo de studio ainsi pratiquée se rapproche davantage du cinéma, du travail de metteur en scène. Il ne faut pas voir que le côté "je prends l'appareil des mains de mon assistant et je shoote"... C'est Annie Leibowitz qui conçoit la mise en scène, qui définit le placement, qui choisit les costumes et les accessoires, qui dirige les modèles, qui gère les éclairages, etc... Elle a toute une équipe technique qui l'aide (des accessoiristes, des techniciens, des opérateurs, peut-être même des scénaristes), de la même façon qu'un metteur en scène de cinéma, et c'est une démarche qui est très intéressante. On voit bien dans le documentaire que le travail est très préparé en amont, qu'Annie Leibowitz dispose de dessins et d'esquisses de ce qu'elle a imaginé faire, qu'elle utilise des bouquins d'art ou d'histoire comme références, etc... Il ne s'agit pas juste de composer et de déclencher dans l'instant.
Elle est là totalement dans la lignée des Jeff Wall, David Lachapelle, Erwin Olaf, etc... On est à des années-lumière de la "philosophie du M" et de la photo intuitive c'est sûr
Et le résultat n'est pas forcément convaincant, si le photographe se laisse déborder par sa commande. Mais comme le dit Annie Leibowitz elle-même, les photos de couv' ne sont qu'un prétexte pour aller voir le "vrai" travail du photographe à l'intérieur du magazine.
Reste que c'est le genre de photo qui, bien que très intéressante, nécessite d'avoir de sacrés moyens techniques et financiers... C'est pas pour nous quoi