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Quelle est votre démarche pour choisir entre le traitement d'une image en noir et blanc ou en couleur en particulier en numérique?

Le numérique apporte une grande liberté de ce point de vue, et comme souvent on ne sait pas trop quoi faire de cette nouvelle liberté. Je m'explique:

Lors d'un précédent voyage j'avais choisi de faire les photos directement en JPG noir et blanc. L'appareil était un fuji X10 qui produit des fichiers directement satisfaisants. Pour quelques vues avec vraiment une scène colorée immanquable, j'activais le Raw. OK...

Avec mon récent M9, je reviens d'un séjour à Londres avec 700 photos à trier, en DNG+JPG noir et blanc. Le tri me fait faire des noeuds au cerveau. Après un premier tri je me retrouve avec 200 photos couleur et noir et blanc dont une partie en double. Même si je vois plutôt en noir et blanc habituellement, beaucoup de sujet colorés m'ont attiré l'œil, et comme je repasse par le Raw, même pour les photos a priori destinées au noir et blanc, je revois des couleurs intéressantes. Certaines photos seraient bien en couleur, mais un détail gâche tout. D'autres sont pas mal en noir et blanc, mais manquent d'intérêt et la couleur les rendrait plus vivantes.

Une photo qui est mieux en noir et blanc:


une qui est nécessairement en couleur:


une qui a besoin de la touche de couleur:


Vous en pensez quoi, et vous gérez ça comment?

couleur ou noir et blanc, ok.

Mais la 3. avec une partie de l'image désaturée en noir et blanc et les bouteilles rouges, pitié, non !

Pour le reste si une photo est bonne, elle est bonne en couleur ET en N&B.

Pour l'editing après un voyage ou un séjour : laisse passer 3 mois, et tu verras après. Je sais c'est dur et perso je n'y arrive pas encore mais ce n'est pas loin d'être indispensable.

Mon rêve : être capable de ne prendre qu'une photo par jour pour ne pas avoir à trier (et encore après une semaine, cela fait encore 7 photos, dont 6 de trop au moins)

Sinon, la sédimentation prônée par Guibs 76 est une bonne solution aussi

Plutôt que sédimenter, je dirais décanter, comme le vin.

Il est vrai que le choix réfléchi et la sélection des images qui peuvent passer au niveau supérieur se fait avec du recul, mais le premier tri, celui qui suit le développement, la planche contact les tirages de lecture, ou un premier éditing sur ordinateur, est quand même un moment intense dont il me paraît dommage de se passer. De plus si les photos répondent à un projet précis, rien ne sert de reporter ce moment qui est dans la continuité du processus photographique.

Comment et quand faites vous ce choix? Comment le choix noir et blanc ou couleur, et le traitement de la couleur se place-t'il pour vous par rapport au moment de la prise de vue, au sujet, à la destination des photos?

Dans mon cas, lorsque je décide de travailler soit en noir et blanc, soit en couleur, je compose mon sujet dans cette optique et je m'en tiens à cela.... C'est peut être une erreur mais je ne suis pas un fan du post-traitement. Le post traitement doit être le plus neutre possible. Après la prise de vue, j'attache d'avantage d'importance au recensement et à la création de série. j'évite également le recadrage, éventuellement pour certains sujets je m'astreint à quelques corrections de perspectives disgracieuses et encore.... (ce qui fait qu'au final il me reste vraiment très peu de photos valables, voir pas du tout, car je ne suis vraiment pas un très bon photographe)

J'aime le principe des séries, pour ce faire je m'attache à une méthodologie particulière que je m'impose en amont de mes prises de vues

choix de la couleur ou du noir et blanc....

choix d'une ou deux focale maximum (avec mon leica m le choix est vite fait pour l'instant je n'ai que deux optiques.... ) - en fait je chois mes optiques en fonction de ce que mes plans doivent être factuel ou non

Choix du diaph.

choix de la météo.... et ensuite mon sujet....

Cela peu paraître étriqué, mais en fait je n'ai rien inventé, j'ai repris sur les méthodologie des missions photographiques de la DATAR (site qu'il est bien de visiter.... du moins à mon humble avis).

Je digresse.... je pense que pour ma part je ne reviendrai pas en arrière.... d'autant qu'effectivement dans votre cas on sent que vous avez un vrai coup d'oeil noir et blanc, en particulier pour la série que vous présentez.

Je pense que les photos de la série que vous présentez, je les laisserais en noir et blanc.

voilà....

yvan

PS : j'aime bien vos photos

Mon conseil est de tester l'argentique pour cesser de se poser ces questions existentielles...
1) C'est noir et blanc ou couleur. On ne perd pas de temps à se m... inutilement l'esprit : on fait des photos. Et je persiste à penser que l'on ne fait pas la même photo lorsqu'on sait qu'elle sera définitivement en N&B ou en couleur.
2) On "décante" forcément avant retour de développement.

NB : ceci n'est pas un plaidoyer "anti-numérique" qui a ses supériorités dans bien d'autres domaines. En revanche, c'est un très mauvais outil pédagogique...

@ Couplex : c'est pour cela que le Monochrom est devenu mon boîtier favori (accompagné d'un autre chargé en argentique noir et blanc)

Bonne pioche !
Disons que je n'osais pas conseiller d'emblée le MM... (Je serais un peu gonflé... n'en possédant pas moi-même )

Bienvenue yfait, et merci.

Le principe de prédéterminer les conditions de prise de vue en fonction d'un projet est excellent, pas seulement pour apporter une uniformité (qui peut être artificielle), mais surtout parce qu'il implique une réflexion préalable. Il est possible que la question que je pose n'existe qu'en l'absence de projet précis, ce qui était mon cas.


J'ai fait essentiellement du noir et blanc argentique, pendant des années, par goût mais aussi parfois par facilité. Je serais potentiellement client pour le MM, en faisant abstraction du prix. Mais d'un point de vue pédagogique, faire du noir et blanc ne t'apprend qu'à voir en noir et blanc.

Si je me pose ces questions aujourd'hui c'est justement parce que le numérique offre un choix, une liberté, qu'il me paraît dommage de brider, et si sur le fond je partage ton avis sur le fait qu'on ne fera pas la même photo indifféremment en N&B ou en couleur, je remarque que le numérique modifie la problématique puisqu'on peut aussi choisir après coup.

C'est totalement vrai mais un choix complètement personnel.
Pour ma part je n'aime pas le principe des conversions a posteriori non pas dans le résultat mais dans la démarche.
L'argentique offre aussi la liberté de choisir N&B ou couleur : cela dépend de la pellicule chargée...

Tout d'accord avec guibs SAUF que des fois une image est bonne que en couleur ou que en n&b.

Pour repousser au plus l'editing j'ai cette methode (pour le boulot perso uniquement) : je devellope mes raws immediatement, en traitement par lot, et sans enregistrer de tiff ou de psd.
Je compare cette étape à faire developper mes films.
Je fais souvent un editing à ce moment là, mais volontairement large (par exemple quand j'ai 3 variantes d'une image, je garde les trois d'office, je ne verifie même pas le point ou autre)

Quelques jours plus tard (souvent une semaine) je reprend le dossier et je fais un vrai editing et je process les fichiers plus en profondeur jusqu'à sortir un psd "pret à tirer".

Je n'arrive pas à laisser trainer 3 mois, mais il n'est pas rare que des dossiers dorment 2 semaines en attendant.
Attention car des fois une photo qui à besoin d'une retouche un peu poussée "passe à la trappe" car à force de reporter à plus tard, le boulot s'accumule et j'ai la flemme de passer 30min sur une image.

Pour te répondre :

en fait au début j'étais soumis à ce dilemme constant de savoir si je conservais le noir et blanc ou la couleur et vis et versa.

Pour ma part, que j'ai envisagé ou non à l'avance ma prise de vue, c'est un peu mon humeur de l'instant qui décide. Il y a des jours l'ambiance météo, l'état d'esprit et d'autres facteurs vont conditionner mon regard et mon appréhension des matières, des lumières. Et de ce fait, comme je le disais dans mon précédent mail je m'en tien donc à mon choix initial de manière à ne rien corrompre.

En argentique je travail avec un Hasselblad, je crois que l'argentique renvoie la photo en tant que média d'observation, un peu à la façon des peintres du XIXème, pour moi l'argentique quelque soit le matériel utilisé s'inscrit dans la logique de l'école de Dusseldorf (Biblio : L'Ecole de photographie de Düsseldorf de Stefen Gronert (14 octobre 2009)), je ne sais pas si c'est un outil plus pédagogique que le numérique. Je dirais que ce sont plutôt deux vecteurs différents.... en fait deux regards très différents. Dans l'argentique il y a une spéculation que l'on ne trouve pas nécessairement dans le numérique.

Il n'en reste pas moins que le numérique reste un outil complexe et difficile à utiliser dès lors que l'on ne veux pas tomber dans la profusion d'images qui ont perdu tout sens et réflexion. Pour moi il y a une pédagogie propre pour chacun de ces vecteurs. Je dirais que cette pédagogie s'articule justement autour de deux thèmes la technique et le catalogage. Pour moi le post traitement doit rester anecdotique (sauf bien entendu en argentique où bien évidemment la pdv a pour corollaire le traitement labo et le tirage)

bonne journée

yf