Mon cher Lison,
vous parlez du
NozeSystem : doit-on lire
NazeSystem ou
ZoneSystem ?
Je crois savoir qu'il faut choisir la zone de mesure, et je crois même que c'est pour cela que tous les appareils photographiques sérieux comportant un automatisme de l'exposition ont prévu un verrouillage/mémorisation de la mesure.
Comme ce ne sont que des outils, et qu'il en existe de différentes formes, j'ai pu faire les expériences suivantes, au gré de l'essai d'utilisation de matériels divers :
1/ mesure de type "spot" ou sélective Leitz (tous les Leica R à partir du Leicaflex SL, Nikon D700)
Permet de choisir avec précision, dans le viseur, la zone de mesure. La sagesse veut que l'opérateur choisisse, dans un secteur dont la luminosité l'intéresse, une densité approchant le gris 18%. Ce choix se fait à l'œil, avec le cumul d'expériences plus ou moins heureuses. L'opérateur peut utiliser son intelligence pour choisir des zones plus ou moins claires, plus ou moins éclairées, en vue de produire une sous ou sur-exposition qui lui semble de nature à rendre l'effet qu'il recherche.
Pour certains sujets c'est très pratique (photos en intérieurs, lumières et éclairages divers électriques, etc.), pour d'autres, ça l'est beaucoup moins.
Ainsi, pour ce type d'image (mes
abondantes photos de murs), c'est malcommode.
J'ai rapidement adopté, quel que soit l'appareil photo (Nikon F2AS et Leica R4, R5 et R6), une cellule à main et une mesure en lumière incidente.
En effet : mesurer la pierre, le joint, les zones en lumière, ou le carton gris ? Une bête cellule à main avec son capuchon blanc rend la mesure plus rapide et parfaite sans hésitation. En revanche, en intérieur, pour
ce type de photos, ce système de mesure intégré à l'appareil est absolument parfait.
2/ mesure intégrale Leitz (tous les Leica R à partir du Leica R3)
Cette mesure fait une moyenne sur le champ. Dans le cas des murs, c'est pas mal, mais à l'expérience, moins que la cellule à main.
Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une mesure à proprement parler, mais d'une proposition d'exposition.
3/ mesure pondérée centrale Nikon (F2 et F3)
Cette mesure est considérée par certains comme bête (elle n'est pas très précise, non sélective comme son nom l'indique. Elle pondère la mesure centrale sur le point visée au centre du verre de visée avec la lumière générale d'un tiers du champ de visée, légèrement décalée vers le bas. En fait, ce n'est pas à proprement parler une mesure, mais encore une proposition d'exposition, ce qui est différent.
À l'usage, ce système s'avère intelligent et efficace. Il est moins efficace pour nos neurones
a priori, mais lorsqu'on connait le résultat donné, on sait l'outrepasser (sur-exposer ou sous-exposer), comme avec tout système intégré à un appareil photo. Plus sélectif, le système du F3 rend la mauvaise exposition fort rare.
Pour améliorer son système, Nikon avait alors tout simplement copié le système Leitz apparu avec le Leicaflex SL : mesure à travers le miroir réflex dans sa zone centrale par l'intermédiaire d'un miroir secondaire avec l'élément sensible dans le plancher de l'appareil.
Ainsi, les F2 ont plutôt une proposition d'exposition (à moins de faire la mesure sur une surface un peu large correspondant au tiers central de l'image), et les F3 plutôt une mesure (comme les Leicaflex et Leica R), mais sur une zone plus large.
Pour les murs, ces deux appareils donnent de bons résultats.
Je connais bien une photographe amatrice qui obtient de très bons résultats, surtout depuis qu'elle a appris à débrayer l'automatisme…
4/ mesure intégrale multizone
L'appareil capte de multiples points de l'image et calcule au moyen de modèles embarqués en mémoire une exposition supposée bonne. Dans bien des cas, cela fonctionne vraiment bien, et dépanne l'opérateur qui n'a pas trop envie de réflechir, au risque de le dépossèder du plaisir de choisir.
Je crois que le premier appareil à embarquer ce type de système fût le Nikon FA. Beaucoup de marques et modèles l'ont adopté.
Après quelques essais, je n'utilise pas. Il ne s'agit plus du tout d'une mesure à interpréter, mais d'un système fait pour l'automatisme total.
5/ la cellule à main de bonne qualité
C'est de loin le meilleur outil, si l'on excepte le fait qu'il faut transporter avec soi un objet supplémentaire. J'ajoute qu'il permet, en utilisant un appareil dans lequel le viseur ne comporte rien d'autre qu'un système de cadrage, de ne pas se laisser avoir par les aiguilles ou autres diodes qui font croire à tout instant que le choix fait n'est peut-être pas le bon…
Dans la majeure partie des cas, la seule bonne mesure est celle de la lumière ambiante !
Parfois, avec l'expérience, on va un peu sur-exposer, sous-exposer, finalement comme avec la mesure interne à l'appareil.
Mes
derniers chef-d'œuvres ont été faits ainsi, avec un Nikon F sans cellule et une cellule à main.
C'est ainsi que je voyage préférentiellement.
L'appareil plus volumineux avec cellule intégrée restant un outil parfait pour mes photos professionnelles d'architecture en intérieur.