Leica Q3

willy
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La photo de rue peut se faire selon deux démarches distinctes selon moi :
- la photo volée afin d'obtenir de la spontanéité (l’instant décisif) et figer une expression, un geste,une situation qu'on aurait pas obtenue avec la photo posée.
ou bien
- l'interaction plus ou moins importante avec son sujet. Pour des photos moins spontanées mais tout aussi riches si on les envisage différemment que la photo volée.
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jbo
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Arcueil
willy a écrit :
La photo de rue peut se faire selon deux démarches distinctes selon moi :
- la photo volée afin d'obtenir de la spontanéité (l’instant décisif) et figer une expression, un geste,une situation qu'on aurait pas obtenue avec la photo posée.
ou bien
- l'interaction plus ou moins importante avec son sujet. Pour des photos moins spontanées mais tout aussi riches si on les envisage différemment que la photo volée.


Si ces deux démarches existent, il existe un entre-deux.

Pour être particulièrement sensible à la notion d'engagement personnel lorsque l'on décide de déclencher, la "photo volée" se situe aux antipodes de ce à quoi je crois. Et l'idée selon laquelle on parviendrait mieux à capter "l'instant décisif" (notion largement galvaudée), ne constitue pas, selon moi, un alibi satisfaisant.

Comme disait Bernard Arcand, "photographier une personne, c'est affirmer qu'elle nous intéresse". Et s'intéresser à un sujet, ce n'est pas le voler ou le capter à la dérobée. Dans ce cas, le sujet (ou l'objet) photographique devient le photographe lui-même, pour se transformer en mouvement vers soi-même à des fins de satisfaction personnelle où l'on prend et où on ne donne rien. Même pas l'acceptation d'une éventuelle interaction avec son sujet.

Quand je photographie des personnes dans la rue, je ne me dissimule jamais.
Cette proximité à mon sujet à laquelle je suis sensible fait que, même de dos, je suis très près et très perceptible. Il s'ensuit très souvent un moment d'échanges qui sera juste un sourire ou une discussion à bâton rompu.

La photographie de rue permet aussi cela : (re)considérer le fait qu'un appareil photo peut être un formidable medium favorisant l'interaction entre le photographe et son sujet.
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Skogkatt59
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jbo a écrit :
willy a écrit :
On a l'appareil (en bandoulière) au niveau du ventre et on le pointe sur la scène à photographier et dans le même temps on consulte son smartphone pour visionner le cadrage et déclencher.
Les gens pensent qu'on consulte ses mails mais n'imaginent pas qu'on prend une photo.



Je suis toujours un peu ... dubitatif (pour le dire sobrement) avec cette façon de "photographier".


Moi aussi !
Eric


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rax
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Disons que les réactions parfois violentes que suscite le photographe de rue peuvent l'amener à déployer une stratégie de ce type, je comprends. Pour moi, ce n'est pas si éloigné que de l'acte photographique avec l'appareil tenu discrètement sans visée à l'oeil.

Cela dit, il est vrai que l'on s'éloigne de ce qui fait un peu la "noblesse" de la photo de rue avec, comme l'exprime bien jbo, cette confrontation. Mais au-delà de cette considération presque philosophique, je pense que l'on obtient un cadrage qui est très approximatif (à moins de se contorsionner, ce qui va à l'encontre de la discrétion recherchée :mrgreen: ) et puis, le temps de latence entre le moment où l'on appuie sur le smartphone et ce moment où l'appareil déclenche prive à coup sûr de capter "l'instant décisif".
GUIRAUD
    Re: Leica Q3
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01700
J'avoue que plus je me cache pour voler une photo à un humain, plus je culpabilise. alors j'ai stoppé cette pratique.
finalement la discrétion gêne.
par deux fois je l'ai fait, puis ai foncé vers la personne pour la lui envoyer, avec un OK souriant de sa part, les portraits ne devaient pas être si mauvais.
la mort est une maladie qui s'attrape à la naissance
Frédéric Dard
rax
    Rep : Re: Leica Q3
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GUIRAUD a écrit :
J'avoue que plus je me cache pour voler une photo à un humain, plus je culpabilise. alors j'ai stoppé cette pratique.
finalement la discrétion gêne.


Tu évoques deux éléments que je ne mets pas sur un même pied d'égalité : "se cacher" et "voler une photo". Lorsque je shoote dans la rue, jamais je ne demande l'autorisation (du moins, c'est très rare). Demander l'autorisation, c'est 1- risquer un refus, 2- perdre toute spontanéité. Ce qui m'amène à "voler la photo". C'est aussi pour moi un acte militant contre ce droit à l'image que l'on brandit à tout va (et souvent à tort et à travers).

Ensuite, il y a se cacher. Dans la tradition de la street, on shoote plutôt au grand-angle. C'est difficile de se cacher. Bien sûr que nous recherchons la discrétion sinon, nous ne serions pas équipés d'un M, d'un Richoh GR ou d'un Q. Ce qui est certain, c'est qu'à chaque fois que je n'ai pas assumé mon acte photographique (en visant discrètement à l'aveugle, sans porter l'appareil à l'oeil), j'ai raté ma photo.
"+1" de la part de : Riap
jbo
    Rep : Re: Leica Q3
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Arcueil
rax a écrit :
C'est aussi pour moi un acte militant contre ce droit à l'image que l'on brandit à tout va (et souvent à tort et à travers).



Sauf si la loi a changé dernièrement, je trouve qu'elle protège de façon équitable le photographe et les individus photographiés.

En résumé (mais sous couvert d'une modification récente) la loi prévoit qu'on ne peut pas empêcher un photographe de prendre une personne en photo dans un espace public, sauf :

- s'il y a une exploitation commerciale de l'image
- si la personne prise en photo se trouve dans une situation qui nuirait à sa réputation ou à sa dignité
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gautier
    Rep : Re: Leica Q3
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jbo a écrit :
rax a écrit :
C'est aussi pour moi un acte militant contre ce droit à l'image que l'on brandit à tout va (et souvent à tort et à travers).



Sauf si la loi a changé dernièrement, je trouve qu'elle protège de façon équitable le photographe et les individus photographiés.

En résumé (mais sous couvert d'une modification récente) la loi prévoit qu'on ne peut pas empêcher un photographe de prendre une personne en photo dans un espace public, sauf :

- s'il y a une exploitation commerciale de l'image
- si la personne prise en photo se trouve dans une situation qui nuirait à sa réputation ou à sa dignité
Les photographiés ne sont pas toujours au courant. Il y a peu, je me suis fait prendre à parti par un gars car il pensait que je l'avais pris en photo, sur un marché. Je lui ai expliqué que rien ne m'empêchait de le faire (pour mon usage personnel). Le truc amusant, c'est qu'en réalité, je ne l'avais pas photographié. Je prenais la lumière pour photographier autre chose. Ce qu'il a pu voir sur mon écran. Mais il est resté persuadé que je n'avais pas le droit de le photographier.
"+1" de la part de : Riap
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merci de formuler ce genre de proposition dans la section appropriée...
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jbo
    Rep : Re: Leica Q3
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gautier a écrit :
jbo a écrit :
rax a écrit :
C'est aussi pour moi un acte militant contre ce droit à l'image que l'on brandit à tout va (et souvent à tort et à travers).



Sauf si la loi a changé dernièrement, je trouve qu'elle protège de façon équitable le photographe et les individus photographiés.

En résumé (mais sous couvert d'une modification récente) la loi prévoit qu'on ne peut pas empêcher un photographe de prendre une personne en photo dans un espace public, sauf :

- s'il y a une exploitation commerciale de l'image
- si la personne prise en photo se trouve dans une situation qui nuirait à sa réputation ou à sa dignité
Les photographiés ne sont pas toujours au courant. Il y a peu, je me suis fait prendre à parti par un gars car il pensait que je l'avais pris en photo, sur un marché. Je lui ai expliqué que rien ne m'empêchait de le faire (pour mon usage personnel). Le truc amusant, c'est qu'en réalité, je ne l'avais pas photographié. Je prenais la lumière pour photographier autre chose. Ce qu'il a pu voir sur mon écran. Mais il est resté persuadé que je n'avais pas le droit de le photographier.


Oui, ça m'arrive aussi parfois.
Mais dès lors que l'on se retrouve dans la situation de devoir informer qqu'un de nos droits respectifs, ça part mal ... ;)
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kikiraider
    Re: Leica Q3
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willy
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Après cet intermède je suggère de revenir au Q3
Mon intervention était plutôt technique (comment utiliser Q et smartphone) que philosophique (est-ce bien ou mal de faire des photos volées).
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    Rep : Re: Leica Q3
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gautier a écrit :
jbo a écrit :
rax a écrit :
C'est aussi pour moi un acte militant contre ce droit à l'image que l'on brandit à tout va (et souvent à tort et à travers).



Sauf si la loi a changé dernièrement, je trouve qu'elle protège de façon équitable le photographe et les individus photographiés.

En résumé (mais sous couvert d'une modification récente) la loi prévoit qu'on ne peut pas empêcher un photographe de prendre une personne en photo dans un espace public, sauf :

- s'il y a une exploitation commerciale de l'image
- si la personne prise en photo se trouve dans une situation qui nuirait à sa réputation ou à sa dignité
Les photographiés ne sont pas toujours au courant. Il y a peu, je me suis fait prendre à parti par un gars car il pensait que je l'avais pris en photo, sur un marché. Je lui ai expliqué que rien ne m'empêchait de le faire (pour mon usage personnel). Le truc amusant, c'est qu'en réalité, je ne l'avais pas photographié. Je prenais la lumière pour photographier autre chose. Ce qu'il a pu voir sur mon écran. Mais il est resté persuadé que je n'avais pas le droit de le photographier.




Personnellement en street, je ne prends les personnes que de loin ou de dos, de manière à ne pas voir leur visage. Cela m'évite tous les inconvénients ici évoqués inhérents au sacro-saint "droit à l'image" et j'ai quand même une présence humaine souhaitée dans le cadre. Notre maître à tous HCB procédait quelquefois ainsi (il en a eu des soucis lui aussi et pas qu'un peu).

Par ailleurs quelquefois, c'est la personne qui me voit avec un appareil et qui s'approche pour discuter. Là c'est facile, la conversation peut glisser sur une autorisation de le photographier.

Ce peut être également dans le cadre d'un projet de type "les commerçants de ma rue" sur le pas de leur porte, ou comme celui de Lee Jeffries sur les SDF, ou encore celui de Richard Renaldi et ses "touching Strangers" dans lequel il forme des couples impromptus dans la rue (dont certains se sont ensuite formés pour de bon).
« Deviens ce que tu es » F. Nietzsche
Fr@d
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Il m'est arrivé plus d'une fois, en faisant des photos en extérieur, de me faire regarder de travers, et même de m'être fait agresser verbalement par un rémouleur dans le quartier du panier, à marseille, pourtant ouvert sur la rue et aux yeux du public, alors que je ne faisais qu'esquisser le geste de photographier. Et mes plates excuses et explications n'ont servi à rien : alors, depuis, je fais très attention et au mur des lamentations, pour ne pas le nommer, j'ai photographié à la dérobée, (j'ai bien regretté l'absence de l'écran orientable du Q2 à l'époque). J'ai respecté au mieux les personnes sur place, en train de prier, et n'ai pas mitraillé, mais je ne cherche pas à "établir le contact humain" avec les gens que je photographie. Je comprends donc la technique du smartphone, mais bon, ce n'est que mon humble expérience.

merci d'en rester au sujet de ce fil qui est le Q3,
hanuman
    Rep : Re: Leica Q3
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Germering
gautier a écrit :
Les photographiés ne sont pas toujours au courant. Il y a peu, je me suis fait prendre à parti par un gars car il pensait que je l'avais pris en photo, sur un marché. Je lui ai expliqué que rien ne m'empêchait de le faire (pour mon usage personnel). Le truc amusant, c'est qu'en réalité, je ne l'avais pas photographié. Je prenais la lumière pour photographier autre chose. Ce qu'il a pu voir sur mon écran. Mais il est resté persuadé que je n'avais pas le droit de le photographier.

merci d'en rester au sujet de ce fil qui est le Q3
"+1" de la part de : Gegeti
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