Vos conseils pour la Streetphotographie

MonsieurHarold
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Vieux briscard
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Paris
Hello !

Très intéressant comme fil/sujet : sortir un peu des discussions classiques genre "Street Photography : Comment faire de l'hyperfocale ?" à "C'est quoi votre approche ? / Pourquoi je fais des photos dans la vie".
Merci d'avoir lancé le sujet.

Perso, j'ai énormément regardé de vidéos sur internet : Meyerowitz, Gilden, Eric Kim, etc...
Gilden m'a pas mal amusé "Shut the fuck up ! Keep walking !" même si je suis un peu (beaucoup) d'accord avec Meyerowitz : c'est très (trop) agressif.

La street photography m'a beaucoup porté, pendant longtemps.
J'y ai cherché plein de choses : le challenge, la confrontation, la position de photographe...

J'ai beaucoup essayé, fait beaucoup d'images.
J'ai longtemps chercher le "bon moment", la "grâce" de la vie de tous les jours.

J'ai shooté loin




J'ai shooté près




Des gens






Du rien


Du carré


A l'étranger




Beaucoup à l'étranger


Au final, je me rends compte que j'ai shooté partout où je suis allé et que mes meilleures images sont loin d'être celles faites les jours où "j'allais faire des images" mais celles des jours où j'y pensais pas, celles qui suivent le coeur, celles qui arrivent au moment où la technique est acquise et c'est mon coeur qui dicte le mouvement... Clac : la photo est là.

Je crois qu'au fond "street photography" est un terme mal foutu. On devrait dire "Photographie de la vie", "Photographie de tous les jours"...
Poulin52
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Haute Marne
MonsieurHarold a écrit :
Hello !

Très intéressant comme fil/sujet : sortir un peu des discussions classiques genre "Street Photography : Comment faire de l'hyperfocale ?" à "C'est quoi votre approche ? / Pourquoi je fais des photos dans la vie".
Merci d'avoir lancé le sujet.

Perso, j'ai énormément regardé de vidéos sur internet : Meyerowitz, Gilden, Eric Kim, etc...
Gilden m'a pas mal amusé "Shut the fuck up ! Keep walking !" même si je suis un peu (beaucoup) d'accord avec Meyerowitz : c'est très (trop) agressif.

La street photography m'a beaucoup porté, pendant longtemps.
J'y ai cherché plein de choses : le challenge, la confrontation, la position de photographe...

J'ai beaucoup essayé, fait beaucoup d'images.
J'ai longtemps chercher le "bon moment", la "grâce" de la vie de tous les jours.


Au final, je me rends compte que j'ai shooté partout où je suis allé et que mes meilleures images sont loin d'être celles faites les jours où "j'allais faire des images" mais celles des jours où j'y pensais pas, celles qui suivent le coeur, celles qui arrivent au moment où la technique est acquise et c'est mon coeur qui dicte le mouvement... Clac : la photo est là.

Je crois qu'au fond "street photography" est un terme mal foutu. On devrait dire "Photographie de la vie", "Photographie de tous les jours"...


Tout a fait d'accord avec ta définition de Photographie de la vie !
--Romain--
Cyclimse
    Re: Vos conseils pour la Streetphotographie
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Régulier
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Sur les routes
Bonjour à tous,

Pour ceux qui ne le savent pas ou ne l'ont pas vu dans la section idoine, j'ai commencé la publication avec deux photographes d'un fanzine dédié à l'argentique. Sur le site de ce fanzine gratuit, j'ai publié un court article à l'instant concernant un documentaire de Gilbert Duclos (photographe de rue québécois ayant eu des problèmes avec la justice pour une photo) qui mérite d'être vu, non seulement par nous tous, photographes, mais par tout le reste de la société.
Vous le trouverez sur youtube ou au bas du post suivant :
https://lappatdugrain.wixsite.com/home/ ... vid%C3%A9o
Nous vivons une époque dangereuse et étouffante dont le sens du rationnel se fait de plus en plus absent de mon point de vue. Bon visionnage.
"+1" de la part de : Piga
gégé67
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Merci pour cet excellent reportage qui m'attriste par cette malheureuse évolution de mentalité et privera les futures générations de la vision actuelle de notre époque.
thierry h
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Depuis le 20 déc 2014
amboise
gégé67 a écrit :
Merci pour cet excellent reportage qui m'attriste par cette malheureuse évolution de mentalité et privera les futures générations de la vision actuelle de notre époque.

passionnant merci Gégé
rax
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Lille
Drôle d'époque !

Dans le même temps, je rentre de vacances où j'ai constaté une évolution des habitudes photographiques : les lieux "intéressants" deviennent de véritables spots photographiques où des files d'instagramers se forment. Il faut quasiment prendre son ticket comme à la boucherie et attendre son tour. Ainsi, j'avais lu que sur mon lieu de vacances il y avait un pont qui avançait dans la mer et que sous le pont, les piliers et le fracas des vagues créaient une jolie ambiance... Je m'y suis donc rendu : oh surprise, je n'étais pas le seul à avoir eu le filon, il fallait patienter dans une file... Un Asiatique prenait sa copine en photo tout en lui donnant la main (style de photo archi-vu sur Instagram), tandis que le précédant photographe ayant laissé sa place "hashtaguait" déjà son image !

Super ce fanzine, au passage, Cyclimse !!!
Wolf49
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Depuis le 23 sep 2012
Paris
Vous allez me jeter des pierres.
Je ne fais pas de photographie de personnes inconnues dans la rue sans leur expresse autorisation, sauf dans le cas de paysages où elles se trouvent par hasard.
Et encore, je les laisse passer avant de photographier.
En tout cas, jamais je ne publierai sur un espace public le cliché d'une ou d'un inconnu sans son autorisation, car chacun d'entre nous est évidemment connu d'un autre.
Les images que je vois des personnes les montrent souvent sous un aspect ridicule, outragent, voire morbide. Du pur voyeurisme.
Merveilleux clichés de personnes à terre, misérables ou en train de mourir...
Je comprends le photo journalisme, l'information qui couvre un événement, mais pas du tout la démarche consistant par un photographe amateur de diffuser des photos à visage découvert de personnes non consentantes et souvent photographiées dans une situation peu valorisante pour elles.
Vous voulez vous régaler de photos de personnes tripes à l'air dans un bloc opératoire avec leur visage bien reconnaissable ? Soyons sérieux. Imaginez que ce soit vous le sujet...
Dans l'expression "photo volée" il y a bien le mot vol, qui est un délit. Les diffuser font de ceux qui les regardent les receleurs du vol.

Excusez la teneur de ces propos un peu outranciers et volontairement à l'opposé du sujet de ce fil et je ne me pose pas en donneur de leçon, c'est juste une réflexion très personnelle que je me suis faite en le parcourant.
Et j'attends que vous me lapidiez de vos réponses, car le principe même d'un forum est le lieu d'échange d'idées contradictoires...
Amitiés à tous
Jc.
    Re: Vos conseils pour la Streetphotographie
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Depuis le 25 juil 2018
Nyons
Je ne jette que très rarement la pierre. Chaque personne qui fait les choses autrement que moi en fait d'autres que je ne saurais pas faire aussi bien.

Ce sujet est très enrichissant de par les différents points de vue et modus operandi développés. Au delà des techniques qu'on est tous censés posséder j'ai retenu aimer, patienter, rater, rater de nouveau, rater encore et "laisser bouillir", prendre du recul. Je ne demande que très très rarement l'autorisation pour ne pas perdre en spontanéité, bien que je l'aie fait hier justement et qu'elle m'a été refusée. Il faut savoir ne pas prendre de photos me suis je toujours dit.

Moi non plus je ne développe pas mes photos tout de suite, je laisse reposer la pâte et je reprends tout ça longtemps après. L'émotion perçue, lorsqu'il y en a une, est différente, plus diffuse et plus forte à la fois, mieux perceptible.

Et puisqu'il est permis de mettre des photos j'en pose une que je n'avais pas choisi l'an dernier mais qui m'est apparue plus évidente aujourd'hui.


:iboitier: FUJIFILM X-Pro1 :iobj: XF18mmF2 R :diaph: f:2.8 :obtuM: 1/400
Ne roule jamais plus vite que ton ange gardien ne peut voler.
"+1" de la part de : boyan_d
julius23
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Depuis le 25 mars 2014
aubusson
Wolf49 a écrit :
Vous allez me jeter des pierres.
Je ne fais pas de photographie de personnes inconnues dans la rue sans leur expresse autorisation, sauf dans le cas de paysages où elles se trouvent par hasard.
Et encore, je les laisse passer avant de photographier.
En tout cas, jamais je ne publierai sur un espace public le cliché d'une ou d'un inconnu sans son autorisation, car chacun d'entre nous est évidemment connu d'un autre.
Les images que je vois des personnes les montrent souvent sous un aspect ridicule, outragent, voire morbide. Du pur voyeurisme.
Merveilleux clichés de personnes à terre, misérables ou en train de mourir...
Je comprends le photo journalisme, l'information qui couvre un événement, mais pas du tout la démarche consistant par un photographe amateur de diffuser des photos à visage découvert de personnes non consentantes et souvent photographiées dans une situation peu valorisante pour elles.
Vous voulez vous régaler de photos de personnes tripes à l'air dans un bloc opératoire avec leur visage bien reconnaissable ? Soyons sérieux. Imaginez que ce soit vous le sujet...
Dans l'expression "photo volée" il y a bien le mot vol, qui est un délit. Les diffuser font de ceux qui les regardent les receleurs du vol.

Excusez la teneur de ces propos un peu outranciers et volontairement à l'opposé du sujet de ce fil et je ne me pose pas en donneur de leçon, c'est juste une réflexion très personnelle que je me suis faite en le parcourant.
Et j'attends que vous me lapidiez de vos réponses, car le principe même d'un forum est le lieu d'échange d'idées contradictoires...
Amitiés à tous


La limite entre le droit personnel à l'image et la photo artistique fixée par la jurisprudence actuelle est justement là : tant qu'il s'agit d'une photo qui ne nuit pas à la dignité de la personne, pas de soucis.

Perso je ne vole pas de photo, je ne suis pas planqué avec un téléobjectif, mon acte photographique est visible. Je ne prends pas quelqun qui se couvre de ridicule ou qui est en détresse, si quelqu'un qui me vois me fais signe de ne pas le prendre en photo je ne le fais pas, mais ça s'arrête là ;)

concernant la dernière image de Jc, la personne n'est pas reconnaissable, ni ne nuit à la dignité, donc good !
Jc.
    Re: Vos conseils pour la Streetphotographie
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Habitué
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Depuis le 25 juil 2018
Nyons
Oui j'ai mis celle ci à dessein, justement pour montrer qu'on peut rester "soft", mais j'en ai deux autres sur lesquelles la personne est reconnaissable et que j'ai déjà posté ailleurs.
Ce n'est pas un critère pour moi, le fait que la personne soit ou non reconnaissable. J'ai à peu près les mêmes limites que toi Julius, càd que je ne prends jamais les personnes dites "fragiles" et jamais non plus de situation ridicule ou dégradante. Mais je m'abstiens aussi de prendre les personnes qui se donnent ostensiblement en spectacle car bien souvent la photo faite ne dégage rien d'autre qu'un acteur pas toujours bon dans un rôle pas forcément intéressant.
Ne roule jamais plus vite que ton ange gardien ne peut voler.
Wolf49
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Paris
Jc et julius23
Parfaitement d'accord avec vous dans ce contexte, bien évidemment !
rax
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Lille
Wolf, je partage partiellement ton point de vue.

Je ferais un parallèle avec le comique : peut-on se moquer de tout ? De la religion ? Du handicap ? Du chômage ?... Oui ! Et c'est tant mieux ! Lorsque l'on commence à censurer, les interdits brident, limitent de plus en plus et c'est le principe de liberté qui est malmené. Ce qui est vrai pour le comique me le semble également pour la photographie.

S'il fallait ne pas prendre en photo des individus à leur insu, c'est tout un pan de l'art photographique et de son histoire qui disparaîtrait. Prenons Elliott Erwitt : ses photos de rue sont un régal, avec beaucoup de comique de situation... il serait aujourd'hui sous le joug de la censure, hélas.
Tiberius
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Vieux briscard
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Depuis le 15 nov 2010
DUNKIRK
je pense que l'une des principales "qualité" en photo de rue est d'aimer les gens, ce qui du coup induit une certaine forme de respect dans le traitement et la publication des photos. En tout cas c'est ce que je ressens avec la majorité des street photographies (qu'elles soient l'oeuvre de grand photographes ou de summiluxiens +/- doué :wink: ).
Le problème, comme dans bien des domaines, vient lorsque la prise de vue est faite par quelqu'un de mal intentionné, à l'esprit purement moqueur, mais j'ai tout de même tendance à penser que c'est rare. Pour ma part je photographie ce que j'aime (donc pas les gens :mrgreen: ) , j'imagine qu'il en est de même pour les autres.
Si je préfère les chiens aux chats c’est parce qu’il y à des chiens policiers.
"+1" de la part de : DRUON
M6leica
Vieux briscard
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Depuis le 17 mars 2012
Bruxelles
Photographe de rue se cachant de la Police Photographique.


:iboitier: Leica M Monochrom


La photo de rue est en danger. Mon conseil? Ne pas arrêter de pratiquer la photo de rue. Car en amateur ou en professionnelle les photos que nous faisons sont un témoignage d'une époque.
Peu à peu la censure fait son chemin. L'histoire de la photo de la vie de rue ne vas pas durer long temps si cette idéologie de la censure n'est pas arrêtée.

En ce moment, certains concours photographiques exigent que le photographe donnent également le consomment par écrit de la ou les personnes photographiées.

Cordialement M6Leica.
Cyclimse
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Sur les routes
Wolf49 a écrit :
Vous allez me jeter des pierres.
Je ne fais pas de photographie de personnes inconnues dans la rue sans leur expresse autorisation, sauf dans le cas de paysages où elles se trouvent par hasard.
Et encore, je les laisse passer avant de photographier.
En tout cas, jamais je ne publierai sur un espace public le cliché d'une ou d'un inconnu sans son autorisation, car chacun d'entre nous est évidemment connu d'un autre.
Les images que je vois des personnes les montrent souvent sous un aspect ridicule, outragent, voire morbide. Du pur voyeurisme.
Merveilleux clichés de personnes à terre, misérables ou en train de mourir...
Je comprends le photo journalisme, l'information qui couvre un événement, mais pas du tout la démarche consistant par un photographe amateur de diffuser des photos à visage découvert de personnes non consentantes et souvent photographiéesdans une situation peu valorisante pour elles .
Vous voulez vous régaler de photos de personnes tripes à l'air dans un bloc opératoire avec leur visage bien reconnaissable ? Soyons sérieux. Imaginez que ce soit vous le sujet...
Dans l'expression "photo volée" il y a bien le mot vol, qui est un délit. Les diffuser font de ceux qui les regardent les receleurs du vol.

Excusez la teneur de ces propos un peu outranciers et volontairement à l'opposé du sujet de ce fil et je ne me pose pas en donneur de leçon, c'est juste une réflexion très personnelle que je me suis faite en le parcourant.
Et j'attends que vous me lapidiez de vos réponses, car le principe même d'un forum est le lieu d'échange d'idées contradictoires...
Amitiés à tous


Bonjour à vous,

Je suis un peu surpris de lire ce genre de réaction, sachant comme le dit Rax, que c'est notamment ce genre de photographie (qui était du photo journalisme à l'âge de Weegee et HCB, pour passer dans de la photo documentaire et de la vie de tous les jours, donc dans les rues) qui est reconnu comme majeur dans l'histoire de l'art photographique (et pas la photographie d'art), et que ce genre de photo tire parti de l'inconnu, du chaland, du quotidien dans tous ses états, ici ou ailleurs. Alors effectivement des fois cette photo parle de pauvreté, de misère, de gens qui en bavent, mais c'est ça la réalité après tout. Celle qui couvre une grosse moitié du monde et à laquelle il est désagréable de penser. Et le devoir d'un auteur un minimum critique (envers sa pratique premièrement et son environnement) c'est d'avoir un propos, de montrer un état de fait.
La première personne qui me vient en tête c'est Salgado, le lyrisme du brésilien rend à peine soutenable ce qu'il a vu en Afrique et ailleurs dans le monde. Était-il mal intentionné lorsqu'il était aux pieds d'un mourant, n'ayant en mire que les dollars de revente d'un tel cliché ? Je ne pense pas. Je ne sais plus quel photographe le dit, en regard avec cette photo de Depardon par Gilles Caron durant la guerre au Biafra ( http://www.a-l-oeil.info/blog/wp-conten ... on_web.jpg ) mais un photographe n'est pas un médecin, ni un infirmier ou un millionnaire, c'est une personne qui prend des photos pour rendre compte aux autres d'un passé mort.
Que votre pratique photographique se borne à la nature morte, il n'y a aucun problème avec ça. La photographie est assez versatile, le monde assez vaste pour que vous puissiez soulager votre cadre des passants (sauf à certains points touristiques cela dit). Que la loi soit du côté des artistes et qu'elle soit mal connue, qu'on aie fait des séries de procès à des grands noms pour grappiller des miettes, c'est là le plus absurde car cela remet en cause notre pratique. Vient avec cela le vrai problème, comme le pointe M6Leica, c'est quand dans notre ère, on ne puisse pas comprendre la démarche du photographe de rue. Franchement, je n'ai jamais vu aucun photographe se moquer ouvertement, avec la ferme intention de tourner en dérision, en ridicule, ses sujets, par une photo, juste parce qu'ils sont dans une situation plus précaire et plus misérable que lui, caché confortablement derrière son écran (qu'il soit Leica ou tout autre).
Quant à la diffusion de l'image d'une personne, si elle ne lui rend pas disgrâce, est-ce que cela pose vraiment un problème ? On voudrait contrôler notre image, mais notre image ne nous appartient pas, elle est aux autres, à ce qui nous filme chaque jour dans l'espace public et les espaces privés ouverts au public, à ce qu'on en voit sur les réseaux sociaux ou sur vos clichés de famille. Si un photographe prend une personne plutôt qu'une autre c'est souvent par intérêt profond, rarement gratuitement.
Les personnes qui jour après jour après jour sortent avec leur appareil photo avec la ferme conviction de travailler, de mettre au point, de laisser une trace de leurs contemporains (et donc d'eux même), quand bien même ils essuient (et ils en prennent dans la face) des remarques désobligeantes, parce qu'ils sont maladroits, ou intrusifs, ou voyeurs, ou juste plus curieux des autres, parce qu'ils sont amateurs et mal rodés, ou qu'ils soient professionnels et qu'ils le fassent avec discrétion, je le dis, je le pense, ceux-là font quelque chose d'essentiel. Ils font vivre la photographie en leur temps et montre qu'elle est toujours là, libre, bien vivante, indépendante, quoique veuillent en penser ou en dire certains, quitte à la contraindre à exister dans un petit pré carré confortable.

Je suis content néanmoins que ce topic génère un véritable espace d'échange et que chacun puisse y discuter ses doutes et ses points de vue. Merci à vous pour vos interventions.
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