mkl |
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Habitué Messages : 301Depuis le 3 août 2006 Pont de Buis (29) |
Ce reportage est en quelque sorte la suite de celui que j'avais fait précédemment et qui suivait une équipe de techniciens avant un vol de Super-Frelon, hélicoptère lourd de sauvetage en mer utilisé par la Flottille 32F de la Marine Nationale.
La 32F est basée à Lanvéoc-Poulmic, à la pointe bretonne et est chargée du SAR (Search And Rescue) sur la façade ouest de la France, plus particulièrement en mer d’Iroise et en Manche. Les missions de SAR nécessitent un entraînement constant car le treuillage sur un bateau de pêche de nuit par une mer démontée ne s’improvise pas. L’hélitreuillage sur un bâtiment ne s’apprend « qu’au cul du bateau », c’est pour cela que les équipages de Super-Frelon multiplient les entraînements de jour comme de nuit sur différents types de navires. Aujourd’hui, rendez-vous est pris avec l’Eridan, un chasseur de mines de la Marine Nationale. L’équipage se compose classiquement d’un pilote, d’un co-pilote, de deux mécaniciens de bord (mecbos)- un mecbo machine et un treuilliste- et un plongeur d’hélicoptère (PLH). Si cela avait été une mission de secours réelle, un médecin et un infirmier auraient aussi pris place à bord de l’hélicoptère. Une fois le briefing effectué, l’équipage est prêt à partir, mais un point fixe est nécessaire afin de vérifier l'efficacité d'un dépannage effectué juste avant le vol. Le co-pilote et le mecbo machine effectuent le point fixe sous la surveillance d’un pistard tandis qu’un technicien monte dans l’hélicoptère pour confirmer la validité du dépannage. Le pistard indique au pilote la position du personnel se trouvant sous le rotor. Le point fixe s’étant bien déroulé, le reste de l’équipage monte à bord et la mise en route des trois moteurs est effectuée par le mécanicien de bord machine, toujours sous l’œil attentif du pistard, qui pourra signaler le cas échéant tout problème (feu moteur, fuite….) Pendant ce temps, dans le cargo (terme désignant la soute de l'hélicoptère), le treuilliste vérifie le bon fonctionnement du treuil hydraulique ainsi que l’état du croc. La vie du plongeur et des éventuels blessés dépend de ce câble 50 mètres de long et de 4,76 millimètres de diamètre, capable de soulever 272kg. Le transit vers le bateau est l’occasion de profiter du spectacle des côtes bretonnes. Ici le phare des Pierres Noires, situé au large de la pointe St Mathieu. Le Super-Frelon est maintenant en approche sur l’Eridan. Pendant que le pilote se concentre sur sa trajectoire, le treuilliste déroule le câble du treuil afin d’accrocher le plongeur au croc. Lors d’une intervention, le plongeur est toujours descendu en premier. Il pourra ainsi assurer la sécurité du treuillage du médecin ainsi que la mise en place éventuelle du blessé dans la civière hélitreuillable, si son état ne lui permet pas d’être hélitreuillé à l’aide d’une sangle. Puis le treuilliste et le plongeur se mettent en place à la porte latérale de l’hélicoptère. Lors de la phase finale de la présentation, le treuilliste guide le pilote afin de placer l’appareil à la verticale de la zone de treuillage. En effet, à la hauteur de treuillage (70 pieds, soit environ 20m), le pilote n’a qu’une visibilité réduite sur le bateau. Selon la taille de celui-ci, il apercevra les derniers mètres de la coque et le mat. Le rôle du treuilliste est donc d’être les yeux du pilote pendant l'opération. Ses indications obéissent à une phraséologie précise. L’Eridan présente la particularité d’avoir une zone de treuillage située sur la plage avant. C’est aussi souvent le cas des bateaux de pêche (surtout des chalutiers, à la plage arrière souvent encombrée), les entrainements sur ce type de bateaux sont donc intéressants. Le meilleur compromis entre la visibilité offerte au pilote, le dégagement de l’axe de l’hélicoptère (en cas de remise de gaz suite à une panne) et le fait que le treuillage doit se faire face au vent relatif (pour générer le plus de portance possible) aboutit à une orientation du vent relatif « à 5 heures ». L’hélicoptère doit donc reculer pour suivre le bateau et garder un stationnaire relatif sur celui-ci. Il est en effet impossible de demander au bateau de stopper car il ne serait plus manoeuvrant et donc complètement à la merci de la mer, du vent et du souffle du rotor(90-100km/h). Un petit schéma valant mieux qu’un grand discours : Avant d’entamer la descente du plongeur, le treuilliste s’assure que tout va bien et que celui-ci est près à être hélitreuillé : peu avant d’arriver à la verticale de la zone de treuillage, le plongeur est placé « en pendant » au-dessus du vide. Par mesure de sécurité, cette opération se déroule au-dessus de l’eau. En même temps le treuilliste continue à guider le pilote afin de déposer le plongeur le plus précisément possible. Sur l’Eridan, la place ne manque pas, mais les équipages s’entrainent à travailler avec précision, car sur certains bateaux, le point de dépose peut se limiter à un quelques mètres carrés. Le treuilliste s’apprête à déborder la civière. Auparavant, il a descendu une corde (un « bout » pour rester dans le vocable marin) lesté, accroché à la civière, qui permettra au plongeur de la guider jusqu’au bateau. Pendant toute la descente de la civière, le plongeur tire sur le bout afin de l’amener à lui et de la garder le plus possible à l’horizontale. Pendant cette phase, le Super-Frelon se décale sur la gauche afin que la civière descende au-dessus de l’eau. Au fur et à mesure que la civière se rapproche du pont, le pilote revient à la verticale du bateau. Pendant les vols d’entrainements, le plongeur se contente de vérifier sa civière sur le pont avant d’en demander la remontée. Le treuilliste doit alors la tirer à l’intérieur du cargo. Premier descendu, dernier remonté.Dès que le plongeur à quitté le pont et est à une hauteur supérieure à celle des obstacles (bastingage, portiques…), l’hélicoptère de replace au-dessus de l’eau pour la suite de la remontée. La passe de treuillage est finie, le Super-Frelon en effectuera encore trois lors de ce vol avant de rentrer à la base. |
Bernard |
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Vieux briscard Messages : 7265Depuis le 25 mai 2003 Dunkerque |
excellent reportage et belles photos ! |
Polo |
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Membre des Amis Messages : 1809Depuis le 7 mars 2006 Bourbonnais |
Reportage très pédagogique parfaitement expliqué, bien illustré (Je suppose qu'il n'est pas très facile de faire des photos depuis le "cargo"). On voit souvent des séances d'hélitreuillage de l'extérieur, là on est au cœur de l'action!
Polo |
invite9 |
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Message supprimé à la demande de son auteur. |
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mkl |
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Habitué Messages : 301Depuis le 3 août 2006 Pont de Buis (29) |
Merci pour vos commentaires.
Polo, effectivement, ce n'est pas très simple de photographier dans ces conditions. Ca bouge tout le temps et très vite. Mais c'est une bonne expérience et ça apprend à anticiper l'action... |
Silos |
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Habitué Messages : 339Depuis le 6 sep 2007 Toulouse |
Ca c'est du super boulot : c'est bien documenté, bien expliqué et bien photographié. Bravo.
A quand des photos prises par le plongeur avec le Super Frelon vu par le dessous ? Il est toujours en activité Alban Caspar ? |
Chabada |
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Vieux briscard Messages : 6445Depuis le 11 oct 2005 Paris / Saint Martin |
Léopold, un commentaire peut-être ? |
zekkar |
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✝ Messages : 4675Depuis le 19 oct 2003 Paris |
editing en béton bravo |
Kooskoos |
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Régulier Messages : 286Depuis le 8 sep 2008 Suisse |
Excellentes photos, de plus on est dans un de mes domaines de prédilection donc j'apprécie d'autant plus.
J'admire les pilotes de ces hélicos, leur pilotage dans ces conditions étant nettement plus techniques que celui des les avions sur lesquels j'ai l'habitude de voler. Métier de rève "Le négatif n'est que la partition, le tirage reste la performance"
Ansel Adams |
mkl |
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Habitué Messages : 301Depuis le 3 août 2006 Pont de Buis (29) |
Je suis content que ce petit reportage vous ait plu et je vous remercie pour vos commentaires.
C'est un projet qui me tenait à coeur mais que je n'avais jamais eu l'occasion de concrétiser (normalement, quand je suis dans l'hélico, c'est pour bosser, pas pour prendre des photos ). J'ai quand même réussi à profiter d'une période un peu calme pour monter dans ce vol sans autre objectif que de photographier... zekkar a écrit : :applaudir: editing en béton bravoVenant de ta part, ce commentaire me fait très plaisir. |
Christine |
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Spécialiste Messages : 1237Depuis le 4 oct 2006 Lyon |
Tout bien, tout bon : on découvre, on apprend !
Et une qualité des images nickel !(mieux que le précédent) Le lézard fait des pompes sans penser à avoir des biceps. Pvb Basongé |
Drakho |
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Messages : 18 Depuis le 23 oct 2008 46°21' N 6°13' E |
Très bon reportage, au coeur de l'action.
Les photos et le texte se complètent très bien, très agréable à lire et regarder ! |
Invité |
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Superbe... Vraiment |
mkl |
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Habitué Messages : 301Depuis le 3 août 2006 Pont de Buis (29) |
Mon hébergeur (Lycos) ayant fermé, les images du reportage ne sont plus visibles... Comme il n'est plus possible d'éditer le post original pour changer les liens, je re-poste donc les images plus le texte (afin de faciliter la compréhension) ici. Ce reportage est en quelque sorte la suite de celui que j'avais fait précédemment et qui suivait une équipe de techniciens avant un vol de Super-Frelon, hélicoptère lourd de sauvetage en mer utilisé par la Flottille 32F de la Marine Nationale. La 32F est basée à Lanvéoc-Poulmic, à la pointe bretonne et est chargée du SAR (Search And Rescue) sur la façade ouest de la France, plus particulièrement en mer d’Iroise et en Manche. Les missions de SAR nécessitent un entraînement constant car le treuillage sur un bateau de pêche de nuit par une mer démontée ne s’improvise pas. L’hélitreuillage sur un bâtiment ne s’apprend « qu’au cul du bateau », c’est pour cela que les équipages de Super-Frelon multiplient les entraînements de jour comme de nuit sur différents types de navires. Aujourd’hui, rendez-vous est pris avec l’Eridan, un chasseur de mines de la Marine Nationale. L’équipage se compose classiquement d’un pilote, d’un co-pilote, de deux mécaniciens de bord (mecbos)- un mecbo machine et un treuilliste- et un plongeur d’hélicoptère (PLH). Si cela avait été une mission de secours réelle, un médecin et un infirmier auraient aussi pris place à bord de l’hélicoptère. Une fois le briefing effectué, l’équipage est prêt à partir, mais un point fixe est nécessaire afin de vérifier l'efficacité d'un dépannage effectué juste avant le vol. Le co-pilote et le mecbo machine effectuent le point fixe sous la surveillance d’un pistard tandis qu’un technicien monte dans l’hélicoptère pour confirmer la validité du dépannage. Le pistard indique au pilote la position du personnel se trouvant sous le rotor. Le point fixe s’étant bien déroulé, le reste de l’équipage monte à bord et la mise en route des trois moteurs est effectuée par le mécanicien de bord machine, toujours sous l’œil attentif du pistard, qui pourra signaler le cas échéant tout problème (feu moteur, fuite….) Pendant ce temps, dans le cargo (terme désignant la soute de l'hélicoptère), le treuilliste vérifie le bon fonctionnement du treuil hydraulique ainsi que l’état du croc. La vie du plongeur et des éventuels blessés dépend de ce câble 50 mètres de long et de 4,76 millimètres de diamètre, capable de soulever 272kg. Le transit vers le bateau est l’occasion de profiter du spectacle des côtes bretonnes. Ici le phare des Pierres Noires, situé au large de la pointe St Mathieu. Le Super-Frelon est maintenant en approche sur l’Eridan. Pendant que le pilote se concentre sur sa trajectoire, le treuilliste déroule le câble du treuil afin d’accrocher le plongeur au croc. Lors d’une intervention, le plongeur est toujours descendu en premier. Il pourra ainsi assurer la sécurité du treuillage du médecin ainsi que la mise en place éventuelle du blessé dans la civière hélitreuillable, si son état ne lui permet pas d’être hélitreuillé à l’aide d’une sangle. Puis le treuilliste et le plongeur se mettent en place à la porte latérale de l’hélicoptère. Lors de la phase finale de la présentation, le treuilliste guide le pilote afin de placer l’appareil à la verticale de la zone de treuillage. En effet, à la hauteur de treuillage (70 pieds, soit environ 20m), le pilote n’a qu’une visibilité réduite sur le bateau. Selon la taille de celui-ci, il apercevra les derniers mètres de la coque et le mat. Le rôle du treuilliste est donc d’être les yeux du pilote pendant l'opération. Ses indications obéissent à une phraséologie précise. L’Eridan présente la particularité d’avoir une zone de treuillage située sur la plage avant. C’est aussi souvent le cas des bateaux de pêche (surtout des chalutiers, à la plage arrière souvent encombrée), les entrainements sur ce type de bateaux sont donc intéressants. Le meilleur compromis entre la visibilité offerte au pilote, le dégagement de l’axe de l’hélicoptère (en cas de remise de gaz suite à une panne) et le fait que le treuillage doit se faire face au vent relatif (pour générer le plus de portance possible) aboutit à une orientation du vent relatif « à 5 heures ». L’hélicoptère doit donc reculer pour suivre le bateau et garder un stationnaire relatif sur celui-ci. Il est en effet impossible de demander au bateau de stopper car il ne serait plus manoeuvrant et donc complètement à la merci de la mer, du vent et du souffle du rotor(90-100km/h). Un petit schéma valant mieux qu’un grand discours : Avant d’entamer la descente du plongeur, le treuilliste s’assure que tout va bien et que celui-ci est près à être hélitreuillé : peu avant d’arriver à la verticale de la zone de treuillage, le plongeur est placé « en pendant » au-dessus du vide. Par mesure de sécurité, cette opération se déroule au-dessus de l’eau. En même temps le treuilliste continue à guider le pilote afin de déposer le plongeur le plus précisément possible. Sur l’Eridan, la place ne manque pas, mais les équipages s’entrainent à travailler avec précision, car sur certains bateaux, le point de dépose peut se limiter à un quelques mètres carrés. Le treuilliste s’apprête à déborder la civière. Auparavant, il a descendu une corde (un « bout » pour rester dans le vocable marin) lesté, accroché à la civière, qui permettra au plongeur de la guider jusqu’au bateau. Pendant toute la descente de la civière, le plongeur tire sur le bout afin de l’amener à lui et de la garder le plus possible à l’horizontale. Pendant cette phase, le Super-Frelon se décale sur la gauche afin que la civière descende au-dessus de l’eau. Au fur et à mesure que la civière se rapproche du pont, le pilote revient à la verticale du bateau. Pendant les vols d’entrainements, le plongeur se contente de vérifier sa civière sur le pont avant d’en demander la remontée. Le treuilliste doit alors la tirer à l’intérieur du cargo. Premier descendu, dernier remonté.Dès que le plongeur à quitté le pont et est à une hauteur supérieure à celle des obstacles (bastingage, portiques…), l’hélicoptère de replace au-dessus de l’eau pour la suite de la remontée. La passe de treuillage est finie, le Super-Frelon en effectuera encore trois lors de ce vol avant de rentrer à la base. |
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