Relativité du contraste (test de trois objectifs)

Hertbert9
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La pratique la photographie (sur film N&B), m’a convaincu que la résolution des objectifs, bien que constituant le premier des critères mis en avant dans les tests, ne représente, en définitive, qu’un critère plutôt secondaire dans le choix d’une optique.
La discrimination en contraste des détails fins, l’étendue de l’écart de lumination sur l’ensemble de l’image, la sensibilité aux températures de couleur ou la correction de la diffraction, sont des propriétés plus caractéristiques que le nombre de lignes qu’un objectif peut séparer par millimètre dans des conditions de laboratoire. Ce sont aussi des propriétés beaucoup plus difficiles à apprécier et à hiérarchiser, même si leur rôle dans le rendu final d’une image est plus visible qu’une variation de résolution.

A titre d’illustration, voici un petit test effectué en 10 minutes : le même cliché a été répété au moyen de trois objectifs différents, successivement :
    --Leitz Summicron 2/50, version II ;
    --Voigtländer Heliar 3.5/50 ;
    --Zeiss C-Sonnar ZM 1.5/50.




Film : Kodak 5222 (ou : Double-XX)
Révélateur : Agfa-47 dilué 1+1
Exposition : 1/60e à f/5.6
Le niveau de sortie des trois scans a été identiquement ajusté (aucune autre manipulation, si ce n'est une réduction à 800 pixels).


Les objectifs ont été sélectionnés d’une part, parce qu’ils sont tous excellents, à un titre ou à un autre, de l’autre parce que chacun repose sur une formule optique fondamentalement distincte des deux autres (rappel : la grande majorité des optiques de 50mm en 24x36 sont des déclinaisons de la formule double-Gauss).
Comme on peut le voir, il est impossible de hiérarchiser simplement sur ce qui serait une échelle linéaire allant du « plus » au « moins » contrasté : le macro-contraste du Summicron est nettement inférieur à celui des deux autres (il a cinquante ans de plus), mais ses aberrations internes confèrent une exposition supplémentaire aux zones sombres et moyennes qui font gagner en vitesse de près d’un tiers de diaphragme ; la sensibilité au feuillage sombre (arbres de droite) est identique pour le Summicron et pour l’Heliar, mais pas pour le Sonnar qui verse dans la sous-exposition ; le blanc de la facade très ensoleillée dans le lointain est saturé avec le Summicron et le Sonnar, mais pas avec l’Heliar. On peut multiplier les observations de ce type, lesquelles seraient probablement différentes avec d’autres films et révélateurs.
virgi
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Un post scientifique, artistique, ou philosophique ? :idea: :mrgreen:

Le problème avec les tests, c'est que pour comparer il faut bien pouvoir mesurer quelque chose. Le reste tient beaucoup du subjectif. Pour ce qui est de hiérarchiser, il n'y a évidemment pas d'ordre unique, puisqu'il y a plusieurs critères. Mais je trouve aussi que la notion de macro-contraste est prédominante, trop prédominante. D'ailleurs, on devrait plus parler de piqué (résolution) que de contraste, mais dans les faits on mélange les deux.

Pour ce qui est de la différence entre micro et macro-contraste, les MTF sont censées les capturer si je ne me trompe pas. Les mesures peuvent être faites à différents niveaux de détails, ce qui donne lieu à différentes courbes, mais il s'agit toujours de la résolution. En général on retient surtout le niveau le plus gros, macro-contraste donc. Mais ce n'est pas une limitation technique.
La diffraction est également mesurable, et les aberrations chromatiques sont décelables. On peut les voir sur la plupart des tests un peu plus poussés, ainsi que la résistance aux flares. Vous avez dit 50 Apo ? hum... :???: Ceci étant dit j'adore les flares de mon Nocti 1.0, uniques !
Par contre la sensibilité aux températures est rarement mentionnée, c'est vrai. Et pour la reproduction des couleurs ? Je ne sais pas ce qui est possible.

Il reste que regarder des courbes (genre MTF) est assez barbant, bien qu'elles soient censés donner une évaluation des objectifs complètement... objective. En fait on se base plus facilement sur un rendu subjectif mais dans lequel un tas d'autres paramètres rentrent en jeu (lumière, boitier, film, développement, post-prod, etc...). Et je suis assez d'accord pour dire que sur film le piqué importe moins, bien que... ça dépend, en fait. Qui a dit que la photo était une science exacte ? :wink:
Hertbert9
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Lyon
Dans l'histoire de la photographie, aucune image n'a retenu l'attention simplement parce qu'elle était plus nette qu'une autre. La même chose se vérifie dans les arts de l'image en général: il ne vient à l"idée de personne d'apprécier un portrait par Cézanne ou par Rembrandt en fonction de la netteté du trait.
En dépit de cette évidence, les tests (et beaucoup d'amateurs) continuent d'évaluer l'intérêt des objectifs et des films en fonction de leur capacité à produire des clichés nets, comme si plus une photo était nette, plus elle devait être belle; comme si l'intérêt d'une photo pouvait se résumer à sa netteté, alors que même en se limitant aux aspects purement techniciens, il existe une quantité d'autres paramètres dont les manifestations sont beaucoup plus visibles que la netteté (contraste, astigmatisme, centrage, réfractions, vignettage...).
robind75
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IDF
Il me semble que dans la serie de 3 photos, la différence de contraste vient principalement du flare dû au ciel blanc, et qui sera mieux controlé par les optiques modernes.
Je crois aussi voir une différence d'exposition, avec des noirs ou les détails disparaissent. Soit que les vitesses du boitier ne sont pas très précises, ou que le scanner ou la suite de logiciel(s) graphique(s) ont ajustés différemment l'exposition globale.

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